On avait cet âge tendre
Qui, lui, ne sait pas attendre,
Gravant des cœurs sur le bois,
Penses-tu encore à moi ?
Au temps des baisers furtifs,
Hâtifs, sincères pourtant,
Face aux Autres, on est craintif,
Haletant, le cœur constant
Mais sans montrer son émoi.
Penses-tu encore à moi ?
On voulait que le temps passe…
Mercurochrome aux genoux,
On rêvait de grands espaces
Et d’éternité pour nous.
L’oubli, en grève, ramène
Tous mes rêves qui remmènent
À ce temps, à nous, à toi.
Penses-tu encore à moi ?
Au temps des bancs de l’école,
Des bricoles, des printemps
Contents qui défient le temps
Où des vents, en vous, s’envolent
Sans que vous sachiez pourquoi.
Penses-tu encore à moi ?
Mais le vent des ans se lasse.
Pantalons sous le genou,
Finie la rentrée des classes
Puis le temps qui noue, dénoue…
Mais jours sans sève me mènent,
Et nuits sans trève ramènent
Ces temps où mon cœur s’échoue.
Penses-tu encore à nous ?
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