Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 3 février 2012

LE ROI DES OISEAUX

Petite fable affable

Puisque monts, savane, jungle, bois,
Mers et même ferme avaient un roi,
Les oiseaux pour être dans la note,
Bien qu’ils aient des cerveaux de moineau 
Et sont, tous, des têtes de linotte,
Voulaient se choisir un tyranneau.

L’aigle se croyait déjà monarque ;
Il osa émettre une remarque.
L’assemblée des moins zélés - piafs, moineaux,
Triples buses, têtes de linotte,… - 
Voulait qu’on fasse des tribunaux
Jugeant d’une épreuve ou bien un vote.


Le roi auto-proclamé rageait :
Son règne n’est pas à partager,
À contester, têtes de linottes,
À discuter, cerveaux de moineaux,…
Mais se range à l’avis de ses hôtes
Après leur avoir dit des noms d’oiseaux.


Puis il convainquit ces gens de plumes
Qu’un concours était, lors, de coutume :
Que s’envolent bécasses, moineaux,
Choucas, courlis, coucou et linottes,…
Et celui qui irait au plus haut
Serait des airs déserts le despote.


Sûr, le rapace à ce jeu gagna
Et redevint des cieux le magnat
Battant faucons, vraies buses, linottes,
Mésanges, rossignols et moineaux,
Pies, autours, geais, vautours, gélinottes,
Mais aussi corbeaux ou  étourneaux.


Or, l’un d’eux contesta sa victoire,
Un petit à la voix de pétoire :
« Un maître au cerveau de moineau
Vaut-il mieux que tête de linotte ?
Oui, moi je suis allé bien plus haut
Que toi, caché sur ta tête, mon pote ! »

Pour cette ruse d’enfantelet,
L’oiseau fut baptisé « roitelet »
Par vote des têtes de linottes
Et motion des cerveaux de moineau.
L’aigle, moqué, honteux comme ilote,
Ne descend plus guère à leur niveau !

Force, en mots et actes, dont on use
Vaut toujours moins que silence et ruse !

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