Nulle bonne étoile, sur mon berceau,
Ne s’est penchée ni n’a versé de piastres ;
Elle préférait, sans doute, les Verseaux.
Je suis né sous une conjonctions d’astres,
Avec lunaire amalgame en rinceau,
Qui était annonciateur de désastres.
Je le trouve bien mesquin, le destin !
Si l’on juge par mon horoscope,
Je suis un péquin. Donc, point de festin !
J’ai beau scruter le ciel au télescope,
Depuis le soir jusqu’au petit matin,
Point de Providence, il faut que j’écope !
De cahots en chaos, ma vie s’entête.
Errant dans le grand bazar du hasard,
L’avenir n’en fait toujours qu’à sa tête,
Me voulant plutôt gueusard qu’aux beaux-arts.
La Parque aux noirs desseins, aux goûts d’esthète,
Ne m’a pas fait Pizarre ni Mozart.
Obscure astronomie astrologique,
Aucun augure ne m’a rien promis :
Mes planètes s’alignent sans logique,
Convergent et divergent en semis
Par la grâce de mouvements tragiques
Qui distillent leur solaire alchimie.
Je connais la céleste mécanique,
Mesure et prévois ses évolutions,
Car je sais ses dynamiques uniques
Et ses parcours, et ses révolutions,…
Les Euménides sont parfois iniques
Envers qui a l’espoir d’une ambition.
Or, dans tout almanach, vaille que vaille
Pluton, Saturne, Neptune, Vénus,
Promettent sans faille quelque ripaille
Et chance. Même aux ratés, aux minus.
Sans émoi, ils me laissent sur la paille,
Jupiter, Mercure, Mars, Uranus !
Unis, les fragments épars de mon thème
Oscillant entre zénith et zéro,
Composent un insolite système
Où les muses s’amusent, allegro,
À faire fleurir de vifs chrysanthèmes
Quand je me voudrais artiste ou héros.
Mes jours suivent, en arabesque, leur course
Perdue, pendus au pendule du temps.
Déchiffrer Demain, parfois, me ressource.
Carrés, les auspices omnipotents,
Malgré des calculs repris à la source,
Ne changent pas d’optique pour autant.
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