Sous un ciel redevenu géant,
Nez aux nues, nerfs au néant,
Nain sans nom, sans but je vaque
Sur la noue, dans l’obscur cloaque
De la nuit, loin du bruit des rues
Mais plein du murmure des rûs.
Là, sous le baiser de la brise,
Au roulis de cailloux que brise
Mon pas, je me laisse porter
Toujours plus avant, emporté
Par le manteau de ces ombres
Qui me cachent au monde, au nombre
De ceux qui fuient, sots bécassons,
Le frais frisson des froids buissons.
Là, je redeviens solitaire,
En communion avec la terre,
« Insociable » dirait Rousseau,
Vrai misanthrope des ruisseaux,
Car la sauvage solitude
M’est, las, préférable habitude
À l’urbaine mesquinerie
À l’ingratitude pourrie
« Policée » diraient mes semblables,
Gavée de haines à eux aimables,
Nourrissant honteuses trahisons
Et discours tout en déraison.
Oui, j’oublie leurs cerveaux en friche
En idées faisandées si riches…
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