« La poésie est, avec la faim, la chose la plus partagée en ce monde »
(Graffiti anonyme, Toulouse, années 1980)
Là-bas, une mère aux seins desséchés ;
Une vie mourante y est accrochée.
Yeux exorbités, regard poché,
Un enfant est né, peau toute en plissures
Dans lesquelles la mort, sûr, fait morsure.
Là-bas, pas de pleurs et aucune fleur,
Juste un objectif pour fixer malheur,
Une pellicule pour imprimer la douleur,
Cette faune va émouvoir le monde
Et les bonnes consciences immondes.
Milles destins sont scellés par la faim,
Connaissant dès le tout début la fin,
Une vérité vraie où rien n’est feint :
L’épilogue avant les premières pages
Du livre d’un bien trop bref passage.
Un ventre rond et pourtant affamé
Et des bras longs à faire se pâmer,
Arachnée humaine, sans diffamer.
L’inanition dévore ces êtres
Aux lèvres ne pouvant plus rien émettre.
Le désespoir se lit, privé d’envie,
Dans ce peu-là qui leur reste de vie,
Une main tombée, au temps asservie,
Qui n’a plus, las, la force de se tendre.
Et nous, on regarde, on est à attendre…
Ainsi va le monde et l’Humanité,
Sans fraternité, toute inanité…
Ça fera causer, ça fera twetter
Les cœurs repus, les journaux impavides,
Leurs regards et leurs mains vides…
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