Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 19 janvier 2018

PAS SAGE… MAIS PASSAGÈRE

Petite fable affable

Après vingt années de mariage,

Un homme qui fait bien son âge,
À son épouse posément dit :

« Il y a vingt ans, sans contredit,

On avait appartement antique,
Vieille automobile asthmatique.
Nous dormions sur le canapé
Et nous avions peu à tchaper
Une petite télé, poussive,
Noir et blanc, aux sautes compulsives,
Mais je couchais avec une blonde
De 2O ans, la plus belle du monde…
Maintenant, on a une maison
Immense, deux autos très rapides
Filant plus vite que de raison,
Le home cinéma de la saison
 Et lit à baldaquin insipide
Où je dors mal avec une bique
De quarante ans, qu’est presque cubique,
Dont la libido, alibi, dort ! »

Sa femme, ravalée de la veille,

Lui jette un regard de matador,
Interloquée, répond : « Merveille !
Dis-toi, mon vieux, et tout à trac,
Toi qui n’aimes avoir l’esprit en vrac,
Que si tu te trouves quelque blonde
De vingt ans, “la plus belle du monde“,
Mon avocat fera, mon chéri,
Qu’aussitôt, pour cette vacherie,
Tu vives en appartement antique
Et n’aies que vieille auto’ asthmatique.
Vous dormirez sur le canapé
Et n’aurez, las, que peu à tchaper
Devant une p’tite télé, poussive,
Noir et blanc, aux sautes compulsives ! »

Messieurs méditez tout cela :

La femme que l’on met en colère
Fera, jusqu’a ce qu’elle ait bras las,
Que Justice vous mette en galère…
Passe ainsi le goût des téquilas
Accompagnant la fameuse « crise
De la quarantaine »… Ça défrise !

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