J’ai une santé de fer… blanc, évidemment !
LES RIVAGES DU RIMAGE
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
mardi 8 avril 2025
lundi 7 avril 2025
EH BE… !
Cycle toulousain
Aux guignes jolies, sans guère de nostalgie,
Jusqu’à l’heure où l’on mouche hélas la bougie,
Elle allait aux respounjous, aquelo femno.
Abandonnant son feu et quittant ses fourneaux.
Elle en trouva, dit-on, des vertes et des bien mûres,
Par les combes et les pechs. Les genoux mascanhés,
Toute estabournido. La chose est des plus sûres.
Courant l’étamine et le pistil à suées,
Elle revenait le corps éreinté, Petite,
Au soir, avec le cœur retourné, en faillite.
À confesse, le ritou nostre, pas plus fâché,
La soulagerait tout pareil de ces péchés
Pour jouir du paradis, couillou !, les joues rougies.
Le plaisir, le gésir n’ont point de stratégie
Quand tu vas aux respounjous !… Este couilleto,
Fil de puto !, y eut bel et bon dos bientôt.
Jamais sadoule, elle passait de la houlette
Du berger, macarel, à l’alerte aiguillon
Du bouvier. Miledious, comme ça bâchelette
Ne manque pas de ces coureurs de cotillon,
Jules en marcel tâtant du tétin qui se rêvent,
Comme on verse son sang à le faire de leur sève.
Élevée tant tôt à l’école du gémir,
On peut choper marrane ou se faire périr.
Non pas elle. Y avait-il là quelque magie ?!
Biche gracile ou facile nuit au logis !
Aller aux respounjous, aussi. Pour lui couper
L’envie, on avait travail à pas la louper.
Les harengères qui n’aimaient pas l’amoureuse
De l’Amour libre, avaient travail à l’embrenner
En songeant souvent à une saillie savoureuse,
Aux païres de bouffas qu’on pouvait lui donner
Pour te la dresser,… et à tot aquo pour qu’elle s’avise
Pas d’y revenir qu’il souffle brise ou bien bise.
C’étaient les hommes, pas titous, qui revenaient
Tou drets plutôt que de se tailler, aux nénés
De la drolo qui s’est jamais assagie…
Et des guignes jolies n'eut pas la nostalgie i
dimanche 6 avril 2025
samedi 5 avril 2025
SIDÉRANT SIDÉRAL
Sur une toile d’Elisa, décembre 2024
C’est l’éther étal, l’espace de glace
Vide plein de vie qui tant parle aux cœur ;
Un temps sans durée qui fort entrelace
Les célestes couleurs et fait de sons choeur.
C’est mouvement lent mais perpétuel
De fractions froides, fragments de fractales.
Ces particules et parties, jeux cruels,
S’épousent et se puis repoussent, létales.
Cette marge immense et, je crois, sans marges,
Sans distance, il faut que j’y fasse voile :
Limites et bornes font prendre le large.
Aux champs magnétiques à fleur d’étoiles,
vendredi 4 avril 2025
jeudi 3 avril 2025
DE RETOUR PARMI VOUS !
D’après Michel de Montaigne (De l’exercitation, Essais, II, 6)
Les sens engourdis, je gis là, comme un mourant,
Frappé par ce suppôt de maréchal-ferrant
Qui m’a visé les tempes.
Mais quoique fort brouillés, ils s'accrochent à la vie.
Cependant c’est sans goût. Et sans réelle envie.
Prêts à lâcher la rampe.
Au long d’un temps soudain plus lent, mais sans ennui,
J’ai l’impression d’être plus proche de la nuit
Que de la vie, me semble.
Sans prou d'apitoiement. Mon âme, veilleur
Fatigué, flotte jà vers un meilleur ailleurs.
Pourtant, point je n’en tremble.
Ma vie ne me paraît plus retenue qu’au bout
De mes lèvres muettes et de mon cœur de boue
Qui trop lentement cogne.
Mon esprit s'enfuit au coin du vide voilé
De mon regard vieux, qui vous paraît en allé.
.Je ferme les yeux. Grogne.
Je prends plaisir, oui da, à me laisser aller.
À m’alanguir ainsi. Tout faible et affalé.
Dans le sommeil, je glisse.
Une fuite sans rêve. Un départ en douceur.
C’en est presque un délice…
Je me laisse couler vers l’inconnu qu’on sait
Nous attendre et, sûr, auquel on ne veut penser.
Songe presque agréable.
Ce serait une mort heureuse. Sans mentir.
Des moins pénibles aussi. Ah, m’anéantir
Sans dol, c’est incroyable !
Je viens à reprendre enfin quelques forces. Hélas.
On croit à un miracle… On me voit en Atlas…
Je regagne la rive
Du jour… Je n’en sentis que douleurs de martyr…
J’en fus si malade que je pensais mourir
Mais d’une mort… plus vive !
mercredi 2 avril 2025
mardi 1 avril 2025
COMME LORS D’UNE ÉCLIPSE…
Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 25 février 2025
À travers une jalousie d’ombres noires
Et la résille de givre nacrée
Que la nuit, au miroir des patinoires,
A sculptée à vif et puis ancrée
Aux nues qui grisent, reflets et merveilles,
La lumière d’un éveil en veille.
Ce matin, l’aube, hélas s’est prise aux lacs
Du verglas ou bien aux rets d'heures ternes
D’un jour chiche, en berne, sur la track.
Comme une lueur de sourde lanterne
Qui ne met en relief que chatoiements,
Brillances et clarté en poudroiement.
lundi 31 mars 2025
ÇA FANGE TOUT !
Ostie, ça y est : c’est « la bouette » !
Frimas et froid mie ne fouettent,
Se calment les girouettes
Et s’en reviennent alouettes
Pour chamailler les marouettes.
On reprend houe et serfouette ;
La vie sort de sous sa couette.
Crisse, ça y est : c’est « la bouette »
Qui embrène les barouettes
Et qui nous crotte jusqu’aux couettes
En remplumant, jà, les chouettes ;
Ici, s’creusent des jouettes ;
Là parulines pirouettent…
Ostie, ça y est : c’est « la bouette » !
De l’été vient la silhouette
Et, avec quelques biscouettes,
Les apéro-cacahouètes
Nous crient, crues, à cran, les mouettes.
Là, foin d’ennui, Tabarouette !,
Et d’solitude en calfouette !
dimanche 30 mars 2025
samedi 29 mars 2025
RESTONS PRUDENTS !
Petite fable affable
À une vieille souris, sa fille a dit :
« J’aime bien le chat mais déteste la poule !
- Le Chat, malheureuse ?! Mais tu es maboule !
Répond sa mère. C’est un fourbe, un bandit,
Un larron sans vergogne… Notre famille
N’en a que bien trop souffert de celui-là.
Courtises plutôt la cocotte, ma fille !
Elle ne nous fit point de mal. Loin de là ! »
Ce qui fut fait. Hélas. Car la souricette
Périt, d’un seul coup de bec. Malencontreux.
Le mal est partout. Il fait bonne recette
Chez les doucereux, de fait plus dangereux.
vendredi 28 mars 2025
jeudi 27 mars 2025
LA BONNE FORMULE
Allumez, un beau matin, la peur
Pour qu’elle chauffe comme terreur,
Un bûcher mêlant sottises, ignorance,…
Jusqu’à faire bouillir, mettre transe.
Attendez, mais sans baisser le feu,
Que la chose distille un grand peu.
Vous aurez un concentré de haines ;
De celles qui, vite, se déchaînent.
C’est recette qui, avec diligence,
Met le monde à bout - Là-bas. Ici. -
Éradiquant toute intelligence,
Fraternité ou démocratie…
mercredi 26 mars 2025
mardi 25 mars 2025
HAÏKU DE FATIGUE
Je suis de ceux que le travail vite ennuie et que le repos lasse tout aussi rapidement.
DOUÉ, LE ROUÉ !
Petite fable affable
Un pie borgne avait commerce
Avec un vieux chat et le berce
De promesses s’il accepte enfin,
Pour éradiquer cette verte faim
Qui les tenaille, d’avec elle
S’associer : « Ta ruse et mes ailes
Seront alliées et feront
Ravages dans les environs.
À rester seuls on ne carnage
Plus assez en prenant de l’âge !
- Je te le cède, l’oiseau : mains
Qui aident sont, sans examen,
Plus sacrées, pour moi, que lèvres
Qui prient, soient-elles tout en fièvre.
Mais je sais aussi, par la vie,
Que les caresses des chiens
Donnent des puces et que l’envie
Fait accaparer bien des biens :
Il vaut mieux rester solitaire
Trop de Mal hante ciel et terre ! »
lundi 24 mars 2025
dimanche 23 mars 2025
ÈRE VOLCANIQUE
Thème du printemps des poètes 2025 : les volcans
La terre tremble, fume et fort se calamine.
Vue d’enfer : le monde danse sur un volcan !
Sous des ciels de cendres, les sols sont craquants,
Grondent dessus le magma qui bout et fulmine.
Incandescent, il nous souffle ses gaz soufrés.
Des nuées ardentes étendent loin leurs ramures
Alors que des oiseaux de bien mauvais augure,
A sombre plumage, au sinistre ramage, effraient.
La planète est un Pompéi en devenir,
Moribonde, toute en scories sans avenir :
Volatil y est le temps. La vie sans panache.
La lave coule en nos veines et tout espoir gâche.
Par Vulcain, le monde danse sur un volcan !
L’éruption viendra… mais personne ne sait quand.
samedi 22 mars 2025
vendredi 21 mars 2025
HAÏKU PAR DÉFAUT
Notre siècle est si pauvre d'esprit que la médiocrité devient un signe extérieur de richesse intérieure.
LA COCOTTE COURROUCÉE
Petite fable affable avec l’aimable complicité de Catherine Destrepan
J’avoue : plus ça vient, moins ça va
Au vieux pays du dieu Shiva.
Fort lassée que ses oeufs lui soient ravis, Poupoule
Décida sans quérir, ma foi, l’avis des foules
De les manger : « Ben quoi ?!… Ils sont à moi ces fruits
Que, là, seule, j’ai fait, non sans efforts ni bruit.
Et pourtant, moi, je ne dispose
Ni ne profite de ces choses ! »
La colère n’est pas de bon conseil, hélas !
Et le lendemain, sans plus de galimatias,
À peine l’œuf au nid, elle le gobe
Avant que la femme en noir ne le lui dérobe.
Elle recommença ce jeu, tous les matins,
Avalant, à peine pondu, son bon butin.
Sa maîtresse, un beau jour, s’irrite :
« Tu me refuses le mérite
De payer d’un bel œuf l’orge qui te nourrit ?…
Tu accompagneras, demain, mon plat de riz ! »
Mais Poupoule ignore la peur et les menaces
Sachant par trop que la fermière, fort tenace,
Appelle roupies tout labeur
Comme don chaque obole ou fleur !
jeudi 20 mars 2025
HAÏKU HORAIRE
Mon ordinateur veut sans cesse que je me mette à jour alors qu’il est le mieux placé pour savoir que j’en use surtout la nuit !
mercredi 19 mars 2025
LES MOINEAUX
D’après une photo de Marc-Yvan Custeau, 7 février 2025
Comme autant de notes de musique, perchés
Sur une partition que la neige fait arceaux
Quelques compagnons de l’hiver viennent chercher,
Faute de grain ou de ver, d’oubliés morceaux,
Claque-faims et pleure-pains depuis le berceau.
Les hirondelles courent, elles, au loin, aux tropiques
Où le temps, matin s’est s’arrêté en été
Et où le vent n’a plus rien à faire d’épique
Que, là, sans ennui et sans fin, les balloter
Dans un air nonchalant prompt à la vie dorloter.
Restent ces éternels mendiants, eux, aux livrées
Ternes, au vol parfois mal assuré, qui habitent,
Trimardeurs sans ardeur, dans nos airs, enivrés
Par le blanc désert où, quémandeurs aux subites
Apparitions, ces tristes meurt-de-faims subsistent.
mardi 18 mars 2025
lundi 17 mars 2025
DEUIL POUR DEUIL…
Petite fable affable d’après L’aigle & le Renard de Ch. Perrault (1628-1703)
Voici un conte gravé, jadis, dans le marbre :
Une pie fraternisa avec un blaireau
Qui avait fait son trou au pied du vieil arbre
Où était son nid, au faîte le plus haut.
La pie eut faim, une année de canicule.
Elle se régala des petits du voisin.
Lui, volant le feu aux mangeurs de fécule,
Brûla l'arbre, à la fois juge et argousin.
Alors les oisillons, tout rôtis, churent
Dans sa gueule. Il en creva d’indigestion
Tandis que la pie, bien qu’elle eût la dents dure
Comme un roc, de chagrin périt à la Saint Yon.
À prôner le Tallion, on ne gagne guère
Que peines redoublées, éternelles guerres.
dimanche 16 mars 2025
samedi 15 mars 2025
HAÏKU BIEN PENDU
Certains, vaincus, se retrouvent, dit-on, « la queue entre les jambes ».
Mais où pourraient-ils se la mettre ?!
À LA SAINT-MARTIN
L’été indien a pris un coup de froid.
Pas de crainte et encore moins d’effroi,
Sur la plaine, avant qu’il ne soit lurette
Dans leur robe que le soleil apprête
Les beaux jours nous reviendront
Bien que soit venu le temps de marrons,
Des noix, des potimarons et des pommes,
Prémices aux frissons des frimas en somme.
Oui, l’automne a gardé quelques chaleurs
Donnant, aux feuillées roussies, des couleurs.
Une lumière ambrée qui papillonne
Des parfums de sous-bois qui champignonnent
Nous disent qu’arrive le temps indolent
Où les heures, alenties, seront sans allant,
Que dans un dernier tournis d’hirondelles
Il faudra rallumer cheminée, chandelles,…
Puis les vents froidis déshabilleront,
Dans l’air fraîchi aux piques d’éperon,
Des feuillus s’effeuillant dessus des treilles
De lierre au vert insolent. Sans pareille,
À la croisée d’une trouée ocrée,
Sous l’arceau de la ramée mordorée,
Une biche fait chuchoter les feuilles mortes
Que nos pas font murmurer en escorte.
Les taillis débuissonnés, éclairés,
Ne gardent plus ce chemin égaré
Que je prends, aux heures encore sombres,
Mariant ombres nées et feue la pénombre,
Pour voir éclore encor’ la fleur rosie
De l’aube sur vos sommeils d’ambroisie,
Juste quand elle offre, aux nues qui s’éveillent,
Un jour qui fait s’envoler les corneilles.
Illustration : Elisa Satgé (novembre 2023)
vendredi 14 mars 2025
jeudi 13 mars 2025
HAÏKU D’ÉCRITS
Il avait une écriture bien soignée malgré une grammaire souffrante et une orthographe malade !
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