Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 13 octobre 2025

HAÏKU’LOT ?

La France est une terre de traditions qui se voudraient "éternelles" mais qui cherche toujours un homme neuf.

UN TEMPS DE CHIEN

 

Petite fable affable

Hélas, il pleut à seaux depuis des jours
Mais Médor décide de faire un tour.
Il croise un chihuahua que la boue crotte
Jusqu'aux oreilles. Et vers lui, il trotte :
« Ami, fait-il meilleur là d’où tu viens ?

- M’en parles pas ! fait le minus. C’est bien
Trop boueux pour une vraie promenade !

- Fadaises ! » Un lévrier irlandais
Qui sur le chemin creux, lui, paradait
En arrivant, fiérot, à leur rencontre,
Les aborde ainsi en faisant prou montre
De piaffe : « N’écoutes point ce fétu !
Ça fange un chouïa, mais l’ami, vois-tu
C’est bagatelle : à peine ma patte
Est-elle, en bout, souillée de cette pâte ! »

- Venez-vous seulement du même lieu ?

- Du même… et par la même voie. C’est mieux ! »
                                      Répliqua le plus petit, vexé.

« Mazette ! »
Fit le corniaud qui lança la jasette.

« Pour sûr ! fit le cerbère. Comme on dit
Chez nous qui sommes bêtes dégourdies :
Chacun, à sa hauteur, voit ce bas monde
Et qui veut savoir le court et le sonde. »

dimanche 12 octobre 2025

samedi 11 octobre 2025

HAÏKU’TIDIEN

« La force des choses » n’est que le fruit de la faiblesse des êtres.

ANTIPODES ?

La jeunesse se fout bien de son avenir
Cherchant plénitude ou turpitudes
Quand la Vieillesse s’accroche à ses souvenirs…
L’une est sans gratitude et sans vraie aptitude
Et la seconde lui est sans sollicitude
Car, toujours, toute en rectitude.

La jeunesse se bat pour son seul avenir
Dans un monde en décrépitude
Quand la Vieillesse, elle, veut la circonvenir…
La première est fougue, expériences et inquiétudes,…
L’autre n’est que sagesse, Expérience ou habitudes
Et, las, aussi, désuétude.

Nos jeunesses et la Vieillesse sont à honnir
Chacune en leur attitude, à leur altitude
Et, les fers fiers de leurs certitudes à bannir …
Pis, enfermées dans leur mortelles solitudes,
Sans gratitude, égard ni, mie, mansuétude,
Leur vie n’est que vicissitudes.

vendredi 10 octobre 2025

HAÏKU TACTIQUE

Politique : petit magouilleur qui se pense fin stratège ou petite frappe qui se croit « parrain ».

jeudi 9 octobre 2025

HAÏKU SIGNÉ

Contrat : à petites clauses, grands méfaits.

HISTOIRE VRAIE

Petite fable affable

« Ah il faudrait beau voir : Non seulement
Vous me passez devant, insolemment,
Mais vous me traitez de “connasse” quand j’exige
D’être servie avant vous. Ça tient du prodige ?!… »
Ces mots amers furent prononcés
Par une dame fort courroucée
À quelque vieux tronc, sans façon, dans le commerce
Que je fréquente et où, contre quelques sesterces,
On vend, avec amour, de bons pains
Et à n’importe quel turlupin.

Puis, notre grincheuse servie à la bonne heure,
Les vendeuses, et à mes yeux c’est une gageure,
Sans qu’un seul mot ne fut prononcé,
Ni échanger un sourcil froncé,
Ont servi, avec leur habituel sourire,
Tous les clients présents qui évitaient de rire
Sauf, bien sûr, notre antique grognon
Qui partit, encore plus ronchon,
Gros Jean comme devant, pestant contre les femmes
En des termes qu’on ne dit qu’en étant infâme.

C’est là saine solidarité
Qu’on dit aujourd’hui « sororité »
Car, sales bonhommes, l’offense faite à une 
Est toujours une insulte proférée à chacune !

mardi 7 octobre 2025

HAÏKU VOYAGEUR

Ma vie navigue entre passage à vide et pas sages avides…

VIOLENCE GRATUITE

Cette nuit est martelée de pluie…
Abrutis de bruits et assommés de sons,
Nul, las, n'en jouit quand elle nous fuit,
Saoulés qu’elle nous testonne à l’unisson.
Là, en voulant battre le pavé
Elle le rudoie à le laver
Bien qu’elle l’estampe d’éphémères piastres
Rondes et brillantes comme de petits astres.

La pluie ennuie autant qu’elle fuit
Cognant rênes et arçons, châtiant les caissons.
On essuie la cinglante cinglée qui bruit,
Tout en frissons, chevaux en caparaçon.
Rossent le carrosse pilonné
Ces coups qui voudraient le poinçonner
De sequins d’argent qui toquent et tambourinent,
Molestant, fustigeant plus que la berline.

Rues faites pertuis, débords de puits,
Blessés par les flots qui les choquent, brutaux,
N’ont pas de ressui ; aux murs enduits
Que malmène l’eau aux horions,
L’averse est fouet, heurts et tabassée
Comme sous qu’on ne sait ramasser.
Par la ville éprouvée, transpercée, ces gouttes,
Offertes en aumône, meurtrissent sans doute.

dimanche 5 octobre 2025

HAÏKU ANTIDATÉ ?

Jadis on me priait, l’été venu, de rester coi car j’étais trop vite en nage…
 En âge de quoi ? Mon hiver arrivant, je ne le sais toujours pas !

LA LIMACE & LE LIMAÇON

Petite fable affable

Trop bavarde pour laisser indifférent,
Trop vile pour qu’on en vienne au différend,
Une limace se moquait de ses prochaines
Et de ses prochains, partout et à la chaîne.

Ce matin-là, c’est un très gros escargot
Qui fait, las, les frais de notre virago :
« Ah, quelle maison, mon ami !… Je suis sûre
Qu’on y logerait, sans créer de fissure,
Au moins trois de mes pareilles en sus de vous.

- Le nudisme, chez les miens, est un tabou
Quoique rosée rafraîchit les idées, dame ! »

Piquée la baveuse rétorque : « Quel drame
D’être obligé de porter, et quelque part
Où tu ailles, ton foyer, gros poupard ! »

Alors, le cornu réplique à la futile : 
« Un fardeau est léger dès qu’il est utile ! »

vendredi 3 octobre 2025

HAÏKU DANS LES URNES

Ici, certains ne changent de costume que par peur de prendre une veste !

RÉVEIL AUTOMNAL

Sur une photo de Marc-Yvan, Custeau, 2 octobre 2025

Sans légère gaieté ni un soupir à l’âme
L’aurore allume ses lueurs faute de flammes,
Sur un bon matin morne venu d’un lointain
Éteint, tueur d’une nuit sans charme ni tain
Avec, las, ses pénétrantes fraîcheurs d’eaux vives
Suspendues à un infini parti, convive
Désormais d’un autre abîme sis au fin fond
De confins d’ombres d’un sombre des plus profonds.

Ainsi a fui loin l’angoisse des ciels extrêmes, 
Mais l’espace excessif des frayeurs nocturnes aime
Parfois la brume de l’aube qui se complait
À vêtir un jour né ailleurs, encore incomplet.
Sans un bruit, çà ou là, choses et roses s’éveillent ;
On devine qu’un soupçon de lune les veille.
Les toits humides fument et puis l’eau, à nouveau,
Cause aux ruisseaux gonflés où boit velle ou bien veau.

Un vent, discret, distrait, s’emmêle enfin aux branches
Explorant l’abysse de cieux dont l’azur flanche,
Immensité insondable, Olympe sans Dieux
Depuis que l’Homme le a quittés sans adieux.
Lors, la vie loin, des villes, reprend haleine
Pour qui habite ou erre en la grande plaine
Au gré des voix pendues aux arbres tout ajours
Et perdues dans la verdure de ce nouveau jour.



CIELS D’AUBE

Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 11 juin 2025

Le ciel est d’ombres et de feux
L’aube combat la pénombre

La nuit nous fait ses adieux
Nous laissant nues pour décombres

Le ciel est d’ombres et de feux
Fort lentement les noirs sombrent

La nuit nous fait ses adieux
Et d’aucun fard ne s’encombre

Fors les rêves sommeilleux
L’aube combat la pénombre

L’Est se fait lors camaïeux
Nous laissant nues pour décombres

Le ciel est d’ombres et de feux
Fort lentement les noirs sombrent

L’Est se fait lors camaïeux
Et d’aucun fard ne s’encombre



mercredi 1 octobre 2025

HAÏKU CON ?

Paradoxalement, plus le con est borné plus sa connerie est sans limite !

SAGESSE AMAZONIENNE

Petite fable affable

La forêt est vierge, sombre tant elle est dense
Même en groupe ça n’a rien d’un parquet de danse !

Le guide est formel : « Nous ne pourrons traverser :
Il y a piranhas dans cette eau plus qu’assez
Pour nous dévorer crus. Voyez-les jà qui tournent…
À moins qu’un brave courageux ne les détourne
Il nous faut rebrousser sur des lieues le chemin,
Sans savoir quel danger, las, nous viendra demain.
Ah si seulement se trouvait un téméraire
Parmi vous pour ces monstres voraces distraire ! »

Soudain, là, on entendit un énorme plouf
Suivi de cris de crainte et puis du grand barouf
Que ferait un nageur novice que noyade
Guette ou, dans ce cas-là, une infâme brouillade.
Le reste du groupe put traverser un cours
D’eau dont les cerbères voulaient faire la cour
Au valeureux qui les battit de peu à la course
Et gagna l’autre rive au bout de ses ressources.

Le guide félicita ce casse-cou d’avoir
Osé se jeter à l’eau sans mie s’émouvoir
D’un danger si mortel pour le seul bien du groupe.
Et on célébra sa bravoure tant et plus
Avant qu’il ne puisse dire, l’olibrius.
« Moi, je n’a pas plongé ; on m’a poussé, par contre
Car jamais je n’aurais abîmé cette montre ! »
Stupeur générale. Son épouse alors prit
Et dit, comme en s’excuse, à son mari surpris :

« Derrière toutes les réussites d’un homme
Se cache le vouloir une femme, bonhomme ! »

mardi 30 septembre 2025

lundi 29 septembre 2025

HAÏKU PEU CHOU

D’expérience, je sais que les faux-cul sont de vrais cons !

COPIE, CON FORME !

Petite fable affable

Il en est ainsi pour tout-un-chacun
Partout sur la terre où l’on est plus d’un,

Viennent vite les disputes et querelles.
Faisant tonner leur voix de crécerelle,
Deux araignées prétendaient lors tisser
Mieux qu’aucune aragne par le passé.

Vivant à fleur de foule et philosophe,
La première était de cette étoffe
Qui cite exemples à suivre et maints penseurs
Que l’on doit, oeil soumis, mots encenseurs,
Faire inspirateurs de toute vie.
On était admiration, envie,
Devant un travail digne d'aînées

Auxquels il faut être, au plus près, fidèles.

Le seconde ignorait, las, tout de ça.
On aurait peine à trouver plus en deça :
Sans reflet de regret, elle l’affirme :
« Etre sotte à ce point c’est être infirme
Aux yeux du monde : qui rien ne sait
N’aura qu’un talent vite dépassé !

- C’est le ressort d’un remords que tu cherches
Et te crois partie gagnée, grande perche ?!
On ne réussit être à soi fidèle
En plagiant ou imitant un modèle ! »

samedi 27 septembre 2025

HAÏKU PARTICULIER

Je suis ouvertement fermé à toute proposition.

L’ADORABLE SCÉLÉRATE

Sur un bon mot de Thibault

Fort gracieuse, avec lenteur je me hâte
Sûre de trouver quelque huissier pour m’ouvrir
Ou un laquais pour, sans sévir, me servir.
Oui, moi, l’aristocrate aux airs d’autocrate
Que l’on dit « ingrate » mais pourtant qu’on flatte.

Il n’est de sofa où mon corps ne s’abatte,
Lassé, ou ne s’étire, tout en langueurs,
Ni de lit qui ne me soit nid, chaud à cœur.
Je ne me soucie mie de demain, béate,
Ni de vos mains fates, moi, si délicate
Préférant au crin, spartiate, soie, ouate,…

Fine et féline, je vous mate et formate
Car je ne suis qu’humeurs, et vous, à me voir,
Qu’émois. Ça, je ne suis pas sans le savoir.
Je me vois souvent faiseuse de stigmates,
Belle rebelle, renégate ou pirate
Pour quelque mainate, une vieille savate,…

Œil noir ou regard doux, je repousse, appâte,…
Jouant les geishas pour mieux vivre en pacha :
Je mène, à mon pas las, « la dolce vie d’chat »,
Dédaignant minous à mines qui s’empâtent
Et minois de minets qui font dans l’épate.




















Photo : Marielle, 01 novembre 2024

jeudi 25 septembre 2025

HAÏKU DE COUPS

Vêtons nos gros maux de mots légers.

MA SOEUR, ÂNE NE VOIS-TU POINT VENIR ?

Petite fable affable d’après Ahmed Matar

Vivant innocemment alors ses temps chauds,
Loin de nos temps modernes qui se complaisent
Dans la violence et croupissent, à leur aise,
Dans l’ordure était, bâti à sable et chaux,
Un petit village où, une nuit, le Diable
Vint à passer, tout d’envies impitoyables.

Ce facteur de terreur, fauteur de tourments,
Hélas, n’y trouva point à torturer d’âme
- Même pas une pie à dénicher, Dame ! -
Il ne put faire, comme désagrément,
Que de détacher un âne de son arbre.
Pas de quoi graver la chose dans le marbre !

Libre, le pauvre animal qui ne paissait,
Las, qu’une herbe rare et maigre de coutume,
Alla brouter feuilles et fanes des légumes
Au potager du voisin. Sans s’en lasser.
Mangeant à grand bruit, lors, il ne put pas taire
Ses mercis à qui ainsi le laissait faire.

Le fermier, réveillé, vit dans son jardin
L’ombre d’un voleur qu’un seul coup d'escopette
Châtierait de son forfait. Et à perpète.
Ce qu’il fit, réveillant l’ânier, un grandin
Malcommode qui, pour venger sa bourrique,
S’en prit à son autrevoisin, un dandin,
Qu’il occit en un tourne-main, hystérique.

La dame du mort héla fort au secours.
Il s’en suivit une algarade nocturne
Qui n’épargna, je crois, ni niche ni turne.
Elle devint hécatombe par ce concours 
D’assistance et, aussi, prou, de circonstances
Où tout était constance ou sans importance.

Au matin, les diablotins et diableteaux,
Ouïrent Satan raconter son passage 
Là où le temps et ses tourments rendaient sages.
« Mais tu fis plus pour qu’ils tirent les couteaux ?

- Non !… Pour mettre à feu et à sang une terre
Laisse un âne vaquer librement et braire ! »

mardi 23 septembre 2025

HAÏKU DE TRAITS

Écrire c’est vous offrir ces petits plaisirs que d’aucuns médias prétendent vous vendre.

SOLEIL EN LICE

Sur une photo de marc-Yvan Custeau, 01 juillet 2025

Ce matin, dans l’arène de l’aurore,
Le ciel nu exsude par tous ses pores
Une vraie toile abstraite, sans cartel.
Ainsi, entre l’estompe et le pastel,
La lumière et ses lueurs jouent et joutent
En teintes et tons sur la céleste voûte.

En pigmentant le jour nouveau qui vient,
Elles le pimentent et l’espoir revient
Par cette carnation, toujours unique,
Et ses nuances presque symphoniques.
Ce matin, pris par le cirque des cieux
On a quelque mal à baisser les yeux…



dimanche 21 septembre 2025

ANCIEN HAÏKU NEUF

Nos bonnes vieilles n’ont, souvent, pour moi, que mauvaises nouvelles !

LE CHÂTELAIN & SES VILAINS

Petite fable affable d’après Gloria Carreño

Un baron allait par ses possessions,
Sa maison, lors, lui faisant procession.
En passant, il vit des paysans à terre
Paître au bord du chemin. Pourquoi ? Mystère !
Effaré, il fait arrêter son convoi
Puis les hèle : « Qu’est-ce donc là que je vois ?

- Par Dieu, que votre seigneurie nous pardonne
Mais redevances, impôt et dîme qu’on donne,
Bon an, nous laissent à peine de quoi manger.
Sécheresse nous fit si peu engranger,
Cette année, qu’herbe jaunie du bord de route
Pour faire pitance ma famille broute.

- C’est inadmissible : on ne peut ni ne doit
En mon fief vivre comme ça. Sur ma foi ! »

Il fit monter en sa voiture ces hères,
Paysans qui faisaient fructifier ses terres
Et les mena au castel. Son chapelain
Lui garantissait, en propos sibyllins,
Le paradis pour sa geste généreuse
En faveur d'une gent tant miséreuse.

Arrivé au château, il fit arrêter
L’attelage et descendre les hébétés.
Là, le maître des lieux, montrant sa pelouse
Verte et drue, d’une main pleine de bagouzes
Dit : « Foin de famine, mes assujettis,
Allez-y donc et, surtout : bon appétit ! »

On n’attend rien de bien, si on n’est qu’un être
D’un homme de biens, se croit-il, las, ton maître.

samedi 20 septembre 2025

vendredi 19 septembre 2025

HAÏKU DE LA FORTUNE

Il n’est de richesse que de naissances !

MATIN LÉGER ?

Il a neigé sur nos jours assiégés
- Doucement, distraitement, discrètement -
Comme s’il fallait l’avenir protéger
- Futilement, faiblement, frivolement -
Alors que l’on avait l’âme au désespoir,
Ce coton conjurait la venue du Soir. 

Oui, il a neigé sur nos peines agrégées
- Chichement, finement et petitement -
À ces heures où il est facile de choir
Face au noir de l’écorchoir, faute d’espoir,…
Les pires craintes à nos peurs empiégées
- Négligemment, lascivement, ouvertement - 
Le destin faisant de nos vies un griffoir
Elles se couvraient aussi d’un voile à voir.

Il a neigé en nos cœurs désagrégés
- Étourdiment, vainement, sommairement -
Pour pas qu’on n’ait pas, ou plus, à parpaléger
- Légèrement, faiblement, élégamment -
 Et cette batiste, posée en sautoir,
N’offrait pas un lourd linceul à entrevoir…