Petite fable affable
Praxitèle, un beau jour, voulut
Sculpter l’élégance absolue :
Il trouva une jouvencelle
Une Aphrodite, une Artémis,
Un petit bijou de pucelle
Apte à damner Zeus et ses fils.
Il fallait convaincre ces charmes
De s’exposer nus, sans alarme,
Et de se laisser ciseler
Dans le marbre le plus célèbre :
« De votre stature effilée
On parlera, sûr, jusqu’à l’Ebre,
Comme de vos fiers appâts,
De votre peau d’ivoire douce,
De sa pure blancheur de rousse.
Héra ne s’en remettra pas ! »
Mais la nymphette alors réplique,
Sur un ton en rien angélique,
À ce tout nouveau Prométhée :
« Rien de plus que je ne connaisse :
On m’évoque, m’a-t-on conté,
Jusqu’au gynécée des déesses
Qui, déjà, jalouseraient fort
Tout de mes attraits et de ma grâce
Qui font honneur à l’humaine race.
Et comment donc leur donner tort ?!
Qu’est-ce que ton art, Acolyte,
Peut apporter à ma beauté ?
- Ce qui va lui manquer très vite,
Ma fille : l’Immortalité ! »
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