Petite fable affable
Pour garder ses glands, ses noix, ses noisettes,…
Bref toutes ses automnales emplettes,
Un écureuil, encore à ses commissions,
Pour bien protéger ses bonnes provisions
Des rôdeurs et des larrons en grand nombre
Par les bois, en appelle à un loir, un ami.
C’est ainsi à l’esprit s’ôter une ombre
Et, mieux, faire preuve, ma foi, de prud’homie.
Mais le croque-pommes, quand il ne ronfle,
Est un goinfre qui panse et bajoues gonfle.
Choisir pareil commis fut-il judicieux ?
L’angoisse hante alors notre brave astucieux…
Il demande au rat gîtant dans son chêne
D’épier le dormeur, puis au blaireau
De guetter raton et à frère ours, à la chaîne,
D’espionner les deux autres héros.
Ainsi était surveillées jusqu’aux plus secrètes
De toutes ses planques, de toutes ses cachettes
Et surtout leurs vigiles qui, à la fin
Dévorèrent plus par ennui que par faim.
Le réserves du jacquet, déconfit, se retrouvent,
Vides avant que ne vienne l’hiver.
Il ignorait que, pour garder son bien, il ne se trouve
Meilleur dragon que soi, sous nos couverts…
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