Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 13 novembre 2024

LES DEUX VOISINS

Petite fable affable d’après le Marquis de Calvière (1695-1777)

Non loin des riches garennes de Garonne,
Aride de faim et sec de soif, un terrain
Donne peu et mal. Lors, un jour s’en étonne
Son tant pauvre métayer au teint d’airain
À son premier voisin que le labeur brise,
De l’aurore au crépuscule offrant à voir
Un champs où le blond blé abonde, surprise !,
Auprès de la friche triste à émouvoir.

« Mon cousin, sans être exagérateur,
Je suis pareillement que toi ouvrageur,
Et le sol rien ne me donne en récompense :
Ça doit venir de lui, plus piètre, je pense,
De mon outillage… ou bien du mauvais temps. »

L’autre répond, l’œil aux cieux un bref instant :
« Comme mon père disait à ses locataires,
Collègue, “Tant vaut l’homme, tant vaut la terre” ! »

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