Petite fable affable
Deux crapauds vivaient au milieu des grenouilles.
L’un politisait ; l’autre filait quenouille.
Le premier servait avec zèle sa Majesté
De la Grenouillère quand, sans protester,
Son frère labourait parmi dames cuissardes
Comme un manant, en portant jusqu’à leur hardes.
Le courtisan était zélé, diligent,
Jamais assez pour lui. Mais, les bonnes gens
De la cour de la mare, qui peu le respectent,
De tenter un vil coup d’état le suspectent.
On le dénonce. La souveraine banni
Celui qui l’avait si bien servi et nie.
Entre temps, sachant sa noble parentèle
Dans le peuple de nos rainettes, on harcèle
Le croquant crapaudier voulant obtenir
Par lui cossu pensions, poste d’avenir,…
Comme il n’en faisait rien, car son digne frère
Coupa tout lien avec ce plouc de mouillère,
On le chassa, hélas, des plus prestement,
Estimant qu’il nuisait, par son infâme comportement
Au bien commun, comme une mise à l’amende
Pour n’avoir même pas tenté de demande.
N’en faîtes pas plus qu’à bon droit pour votre roi
Un jour, il vous pensera sans foi ni loi ;
N’en faites pas moins que n’espère la plèbe,
Vous lui rappelleriez qu’elle pue la glèbe !
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