Édito’ pour RuedesFables (mai 2017)
Depuis l’exquis déluge d’éloges de mon précédent édito’, l’humble jongleur œuvrant dans la jungle des mots que je suis, balise de détresse : vais-je pouvoir être auteur à la hauteur des attentes, canadiennes et quechuas, qui vont être les vôtres au joli mois de mai, le mois d’aimer et pas des « mais » qui est aussi celui des mets de mémé en maie. Chai moi, verre de rouge valant mieux que vert de rage et verre de blanc que vert-de-gris, j’ai pris conseil en vain auprès d’autres rimeurs solidaires, troubadours du val d’Adour de mes connaissances et non de ma famille, ce groupe d’individus unis par le sang et désunis par leurs sens. Je laissai l’un d’eux, le troisième, moine authentique qui jouait les faux-frères, une fois n’est pas coutume, coi comme carpe : est-il si troublant qu'un trou noir trouble un trouvère ? Il est vrai que « chantre affamé n'a point d’oseille » et que mon alter ego poèmien, comme moi membre du syndicat des rimes, est plutôt du genre à préférer un saint ascète aux plantureux festins qui me font, en homme de tête ayant l’esprit de corps, « gros » alors que lui est « lourd ». C’est vrai que, délivré de l’ivraie des livrets, il a le corps sage du penseur pansu et le jeu de mots laid pour gens bêtes. Aussi me retrouvai-je, à l’aube d’une nouvelle gageure majeure, bête comme mes pieds, la morale dans les chaussettes !
Sur quel sujet allais-je, la morale à zéro donc, soulager ma plume à défaut de ma conscience à la morale austère (Fred, bien sûr !) ? Reprenant ma respiration, plus rusé qu’Indiens en conspiration, la flemme n’étant pas l’avenir de l’âme - « à la couleuvre on connait l’alezan » - je me suis mis en quête d’une idée entre détroit (touché…) et hideux (coulé !). C’est un fait, foraine, inspiration et transpiration sont les deux mamelles de mes aspirations. J’ai cessé de frapper ma caboche contre les murs qui me murent et depuis murmurent pour taper sur mon clavier en homme azerty qui en vaut bien dieu ; « T’plante pas, le logiciel te plantera. » Depuis je trime plus que que je ne frime devant mon écran car je ne suis pas un dégonflé : mon tour de taille en atteste ! Je cherche toujours et encore quelque chose à dire qui ne lasse point les baladeurs et les baladins de la Ruedesfables car, « tout hâbleur vit aux dépens que celui qui l’écourte ». Et je crains que l’un(e) de vous ne ne clique ne pouvant me claquer surtout qu’« en toute prose il faut considérer le feint » et que votre humble serviteur préfère à celle-ci les beaux vers, assonances sonnantes et consonances trébuchantes parce que « la loi des métaphores est toujours la meilleure ». En effet, contrairement à la cigale de la fable, la rime, devenue riche, n'est point ingrate envers la fourmi, fourmi fourmi-dable, qu’est le rimeur, soit-il, solitaire. Oui, je suis un écriveur du genre commettre des rimes en série (hollorimes en bon français), mais aussi des rimes de guerre ou contre nature qui ne me font ni peur ni reproche, des rimes d’honneur ou contre l’Humanité, de celles qui astiquent le distique, qui font refrain d’un quatrain, martingale d’un madrigal ou d’une légère élégie,… Au nom des lais pas laids ou népalais, vous ai-je sonnet pour devoir entrer ainsi dans les arts sans faire bazar ?
Rimes féminines ou masculines, je jurai, en pétard et in petto, qu’on me brime si je grime les choses, de trouver vite un thème que je ne puisse traiter dignement pour vous. Sachant qu’« il ne faut jamais prendre la pas de course qu'on n'ait mis pied à terre » et que « méfiance et rigueur, s’entend, font plus qu’idées retorses ni qu’outrage », je pouvais rebondir sur un commentaire de lecteur ; « pinaillez, donnez de la peine : c'est le foin qui manque le moins » ! J’aurais pu m’emporter, parce que déjà emballé, contre quelque erreur de syntaxe ou faute d’orthographe mais c’était crime trop facile quoique pas sans risque car « petit poison deviendra grand pourvu qu’au fiel lui prête envie. » Alors je me suis fait violence et suis parti vers la Vendée quémander non des terminaisons sans rime ni raison mais un motif sur lequel broder que je puisse triturer et triolet. Pour quoi le pays des Chouans, ventre-à-choux buveurs de chouchen ?… Car, là, Luçon (85) vaut bien un hommage ! Or comme « il ne faut point jauger l’urgent sur l’impatience », rien ne m’est venu avant que je ne quitte les fous du Puy… Ah, c’était plus facile dans mon jeune temps ! Mais évoquer les jours pluvieux de mon enfance ne nous rajeunit pas et ne fait pas avancer mon travail. Or, je ne voudrais pas qu’on me fasse crime de ne point tenir parole… un édito’ par mois pour moi, c’est le deal si je veux traîner encore un peu dans la Rue que vous arpentez. Alors, même si j’ai du mal, loyal envers moi même - la fidélité ne tient qu'à un fil de soi ! - je vais tenir parole ne sachant tenir ma langue quitte à pondre un texte prétexte car hors-contexte, écrire un chapitre pour chapitrer un chat pitre, tisser un canevas à dieu-va, proposer un exposé osé devenu plus posé,…
Acrostiche pour postiche ou ballade pour baladeur, tirer à la ligne à quoi ça rime ?… Certains matins, au milieu de mes meubles de style Louis Caisse, il n’y a pas de bon pied avec lequel se lever… ni de bon œil pour voir le monde : l’inspiration n’est pas venue quoique je me sois tancé et dit : « Rime ailleurs, rimailleur ! » avant que l’un ou l’une - sifflet de femme est pire que soufflet d’homme ! - de vous ne m’apostrophe : « Vous rimiez ? Qu’à Dieu ne plaise. Eh bien ! stancez maintenant »… Ce sera sous un ciel échauffé de préférence car n’ayant, en guise de plates excuses, que des rimes du même acabit à offrir et que toute plaine mérite solaire, avec l’âge, mon visage qui m’offre le plus doux des airs devient comme lui… à rides ! Bon avec tout ça, je ne sais toujours pas de quoi parler ce mois-ci mais, ouf !, j’ai fini mon papier… que l’on est prié de ne pas jeter dans la Rue où on l’a trouvée !
Amicalement et fabuleusement vôtre !
Sur quel sujet allais-je, la morale à zéro donc, soulager ma plume à défaut de ma conscience à la morale austère (Fred, bien sûr !) ? Reprenant ma respiration, plus rusé qu’Indiens en conspiration, la flemme n’étant pas l’avenir de l’âme - « à la couleuvre on connait l’alezan » - je me suis mis en quête d’une idée entre détroit (touché…) et hideux (coulé !). C’est un fait, foraine, inspiration et transpiration sont les deux mamelles de mes aspirations. J’ai cessé de frapper ma caboche contre les murs qui me murent et depuis murmurent pour taper sur mon clavier en homme azerty qui en vaut bien dieu ; « T’plante pas, le logiciel te plantera. » Depuis je trime plus que que je ne frime devant mon écran car je ne suis pas un dégonflé : mon tour de taille en atteste ! Je cherche toujours et encore quelque chose à dire qui ne lasse point les baladeurs et les baladins de la Ruedesfables car, « tout hâbleur vit aux dépens que celui qui l’écourte ». Et je crains que l’un(e) de vous ne ne clique ne pouvant me claquer surtout qu’« en toute prose il faut considérer le feint » et que votre humble serviteur préfère à celle-ci les beaux vers, assonances sonnantes et consonances trébuchantes parce que « la loi des métaphores est toujours la meilleure ». En effet, contrairement à la cigale de la fable, la rime, devenue riche, n'est point ingrate envers la fourmi, fourmi fourmi-dable, qu’est le rimeur, soit-il, solitaire. Oui, je suis un écriveur du genre commettre des rimes en série (hollorimes en bon français), mais aussi des rimes de guerre ou contre nature qui ne me font ni peur ni reproche, des rimes d’honneur ou contre l’Humanité, de celles qui astiquent le distique, qui font refrain d’un quatrain, martingale d’un madrigal ou d’une légère élégie,… Au nom des lais pas laids ou népalais, vous ai-je sonnet pour devoir entrer ainsi dans les arts sans faire bazar ?
Rimes féminines ou masculines, je jurai, en pétard et in petto, qu’on me brime si je grime les choses, de trouver vite un thème que je ne puisse traiter dignement pour vous. Sachant qu’« il ne faut jamais prendre la pas de course qu'on n'ait mis pied à terre » et que « méfiance et rigueur, s’entend, font plus qu’idées retorses ni qu’outrage », je pouvais rebondir sur un commentaire de lecteur ; « pinaillez, donnez de la peine : c'est le foin qui manque le moins » ! J’aurais pu m’emporter, parce que déjà emballé, contre quelque erreur de syntaxe ou faute d’orthographe mais c’était crime trop facile quoique pas sans risque car « petit poison deviendra grand pourvu qu’au fiel lui prête envie. » Alors je me suis fait violence et suis parti vers la Vendée quémander non des terminaisons sans rime ni raison mais un motif sur lequel broder que je puisse triturer et triolet. Pour quoi le pays des Chouans, ventre-à-choux buveurs de chouchen ?… Car, là, Luçon (85) vaut bien un hommage ! Or comme « il ne faut point jauger l’urgent sur l’impatience », rien ne m’est venu avant que je ne quitte les fous du Puy… Ah, c’était plus facile dans mon jeune temps ! Mais évoquer les jours pluvieux de mon enfance ne nous rajeunit pas et ne fait pas avancer mon travail. Or, je ne voudrais pas qu’on me fasse crime de ne point tenir parole… un édito’ par mois pour moi, c’est le deal si je veux traîner encore un peu dans la Rue que vous arpentez. Alors, même si j’ai du mal, loyal envers moi même - la fidélité ne tient qu'à un fil de soi ! - je vais tenir parole ne sachant tenir ma langue quitte à pondre un texte prétexte car hors-contexte, écrire un chapitre pour chapitrer un chat pitre, tisser un canevas à dieu-va, proposer un exposé osé devenu plus posé,…
Acrostiche pour postiche ou ballade pour baladeur, tirer à la ligne à quoi ça rime ?… Certains matins, au milieu de mes meubles de style Louis Caisse, il n’y a pas de bon pied avec lequel se lever… ni de bon œil pour voir le monde : l’inspiration n’est pas venue quoique je me sois tancé et dit : « Rime ailleurs, rimailleur ! » avant que l’un ou l’une - sifflet de femme est pire que soufflet d’homme ! - de vous ne m’apostrophe : « Vous rimiez ? Qu’à Dieu ne plaise. Eh bien ! stancez maintenant »… Ce sera sous un ciel échauffé de préférence car n’ayant, en guise de plates excuses, que des rimes du même acabit à offrir et que toute plaine mérite solaire, avec l’âge, mon visage qui m’offre le plus doux des airs devient comme lui… à rides ! Bon avec tout ça, je ne sais toujours pas de quoi parler ce mois-ci mais, ouf !, j’ai fini mon papier… que l’on est prié de ne pas jeter dans la Rue où on l’a trouvée !
Amicalement et fabuleusement vôtre !
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