Petite fable affable
Un vieux bison besognait à brouter
Dans la prairie où il lui fallait router
En compagnie de la tribu de ces bêtes
À cornes dont il était le seul barbon,
Celui dont la sagesse appelle courbettes
Et qu’on évite de rendre furibond
À la rivière comme dans l’herbette.
Ce bon barbu barbant était affairé,
Toujours occupé à ci ou à flairer
Ça car Chef est position qu’on occupe
Mais qui, surtout, occupe, vous disait-il,
Ajoutant, parfois, pour tous ceux des siens, dupes
De son vain empressement, d’un air subtil :
« Tout ce qui compte ne peut pas toujours être
Compté… et ce qui peut être compté, traître,
Ne compte pas forcément ! » On opinait
Et on le suivait quoi qu’il dise ou fasse,
S’agitant tous en chœur par les épinaies,
Se bousculant dans la prairie où les traces
Témoignaient de mille mêlées essoufflées,
De la précipitation insufflée…
Avec lui tout devait être fait pour la veille,
Et même avant, si c’était possible… Merveille
De la vie en groupe, il fallait vite agir
Mais en troupe et dans un fort parfait ensemble,
Ce qui n’aidait pas, ma foi, à réagir
Rapidement au point que le sol en tremble ;
Mais dans le troupeau, on se heurte sans fin
Alors que le danger est au loin, soit-il feint,
Se bouscule et encore se piétine
Quand l’impératif est déjà dépassé…
Puis, dans l’instant, reprenait la routine,
Laissant le meneur de ces buffles angoissé,
Balançant entre, hélas, le courroux et l’ire
À voir ses pairs si lents et en plein délire…
Un jour, un chien de prairie agacé
Par cette houle rageuse qui effaçait
Tout au passage, lui rappela qu’à faire
Désordre et bruit, à courir en chargeant,
L’Homme n’avait pas de mal à la défaire :
« Parce qu’à force de s’occuper de l’urgent,
Vite, on en oublie l’essentiel, mes Frères ! »
Dans la prairie où il lui fallait router
En compagnie de la tribu de ces bêtes
À cornes dont il était le seul barbon,
Celui dont la sagesse appelle courbettes
Et qu’on évite de rendre furibond
À la rivière comme dans l’herbette.
Ce bon barbu barbant était affairé,
Toujours occupé à ci ou à flairer
Ça car Chef est position qu’on occupe
Mais qui, surtout, occupe, vous disait-il,
Ajoutant, parfois, pour tous ceux des siens, dupes
De son vain empressement, d’un air subtil :
« Tout ce qui compte ne peut pas toujours être
Compté… et ce qui peut être compté, traître,
Ne compte pas forcément ! » On opinait
Et on le suivait quoi qu’il dise ou fasse,
S’agitant tous en chœur par les épinaies,
Se bousculant dans la prairie où les traces
Témoignaient de mille mêlées essoufflées,
De la précipitation insufflée…
Avec lui tout devait être fait pour la veille,
Et même avant, si c’était possible… Merveille
De la vie en groupe, il fallait vite agir
Mais en troupe et dans un fort parfait ensemble,
Ce qui n’aidait pas, ma foi, à réagir
Rapidement au point que le sol en tremble ;
Mais dans le troupeau, on se heurte sans fin
Alors que le danger est au loin, soit-il feint,
Se bouscule et encore se piétine
Quand l’impératif est déjà dépassé…
Puis, dans l’instant, reprenait la routine,
Laissant le meneur de ces buffles angoissé,
Balançant entre, hélas, le courroux et l’ire
À voir ses pairs si lents et en plein délire…
Un jour, un chien de prairie agacé
Par cette houle rageuse qui effaçait
Tout au passage, lui rappela qu’à faire
Désordre et bruit, à courir en chargeant,
L’Homme n’avait pas de mal à la défaire :
« Parce qu’à force de s’occuper de l’urgent,
Vite, on en oublie l’essentiel, mes Frères ! »
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