L’absence est toujours là…
Plus d'un an a passé. Je sais.
Pour d’aucuns, c’est histoire ancienne.
On préfère, sans se lasser,
Les récentes qu’on fait antienne.
La poussière d’hier s’oublie ;
La cendre de suaire aussi.
Au seuil de ce siècle aux silences
Cadencés, aux mots costumés
Et à l’impuissance assumée,
Rien ne console mes vers, mes stances.
Certaines pensées ne fleurissent
Jamais au temps, ni autant,
Qu’on veut et ce n’est pas caprice
Quand ces fleurs tourmentent longtemps.
Au terme de tes jours d’errance
Tu sommeilles loin des souffrances
Insatiables qui consumaient
Jusqu’aux nuits de désespérance
Où tu aspirais aux délivrances
Qu’offre une fin toute embrumée.
Couchée non loin du cyprès, dalle
Parmi les dalles, qu’un rosier
Caresse d’une ombre loyale,
Ton nom est travail de bronzier,
Toi, Roseau que l’Universelle
Volonté, celle qui harcèle
Ou bien soutient jusqu’au cercueil,
Mena, sinueux sentier ou onde,
Sans secret, à cet autre monde
Où il n’est plus de vaste écueil…
Si la vie n’est qu’un passage,
Entre sol et ciel, sable et nues,
Pourquoi la quitter avant l’âge,
Sans douceur mais à pas menus ?
Tu as sué dans cette lutte,
Injuste, inégale et si brute.
Ombre aspirée par le néant,
Tu susurres encore en ma tête
Bien que tu ne sois que miettes
Et gis en l’immense océan…
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