Petite fable affable
D’après l’impétrante empêtrée d’Yves Tarantik
A peine inhumée, une femme accosta
Au seuil du Paradis. C’était de bonne heure :
Le portier, malgré son état,
Grassematinait encore à demeure.
Réveillé en sursaut, il maugréa fort :
« Qu’est-ce déjà ? » Notre humble quémandeuse
Se nomma. Si le gardien fit boudeuse
Mine quand elle avoua, non sans effort,
Arriver de Paris, il ouvrit ses portes
Quand même murmurant, las, un « Qu’importe ! ».
« Mais j’ai occis, à l’arsenic, mon époux,
Tué mes parents de façon approchante,
Abandonné mes enfants à un ripou,
Las, contre monnaie sonnante et trébuchante,
Lequel les mit, filles comme garçons,
Sur le trottoir, cela vaut enfer et flammes !
- Si je vous disais, Ma bonne Dame,
Tout ce que j’entends et vois… Ça fait frissons !
Les temps sont durs. La pension se vide
Alors on s’accommode ! fit le placide.
On dit bien : “Faute avouée…” Enfin
Du moment que vous n’avez pas été militante
M.L.F, ou pis de ces combattantes
Chiennes de Garde, ou le fin du fin,
L.G.B.T. voire Femens, les ailes
Et la harpe sont pour vous aussitôt.
Ainsi le veut le Patron. Alors fi du zèle !
- J’ai cherché à rejoindre ces mouvements…
- Tous ? - Oui ! - Et alors ? » Se leva le vent.
« Aucun d’entre eux, fit notre impétrante honteuse,
N’a voulu de moi !… - Bonne idée que voilà :
Ces refus donnent droit chère Visiteuse,
Au Céleste séjour, répliqua-t-il las,
À une seconde harpe de chanteuse
Vous rendant l’auréole moins piteuse.
Repos éternel ! » finit l’ancien prélat.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire