Petite fable affable
Une vieille se mourait en sa chaumine.
Sa fille, fondant en larmes, avait triste mine :
« Allons c’est là le sort de chacune, ma Jeanette
De fouler, un soir, des verts paradis, l’herbette.
- Mais c’est si tôt, Maman, et si ne plus te voir
Me sera des plus durs, c’est ne plus te savoir
Qui m’est, je crois bien, le plus insupportable.
La vie ne te serait-elle plus acceptable ?
- Oh non, on n’est jamais fatigué de la vie,
Ma foi, on ne se fatigue que de soi-même.
- Qui donc me sauvera, désormais, de l’envie
Des gens et des vacheries de qui dit qu’il m’aime ?
- Ça !… Pour les uns, point d’alarme ou d’alacrité.
Des gens simples gardes jà l’humble dignité :
Ne dis pas ce que tu fais au monde, à la ronde,
Et fais ce que tu as dit malgré ris et frondes.
Quant à l’autre, garde en tête, qu’on ne dénoue
Pas la serviette mouillée ou que pierre
Qui gêne se jette sans regarder derrière…
Puisque je m’éteins, à l’image de ma voix,
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