Petite fable affable
Une grive, une fauvette et un rossignol
Oiseaux chanteurs s’il en fut, et dont le ramage
Surpasse le plumage, autour d’un campagnol
Grognon et chiffon, lui qu’on dit pourtant si sage,
Font une ronde qui, ma foi, lui déplaît fort,
Biens qu’il soit constant pour l’ironie en son for.
Ils l’ont mis colère et d’humeur fort chafouine,
Non avec fariboles qui font s’esbaudir,
Mais parce qu’ils n’ont eu, hélas, que mots qui couinent
Sur son compte. Il y a de quoi s’en prou raidir.
Ils n’ont pas leur langue en poche ces batteurs d’ailes.
Par contre, en ayant, des idées fixes fort bien
Arrêtées, pas toujours à bon endroit, avec zèle,
Ils défendent tous leur bel art, comptant pour rien
Les trilles de ce brave souriceau qui aime
À vivre ici-bas au comptant le cœur content.
Eux, oiseux, ils consument leur vie insipide
En disputes, procès,… dans un monde stupide.
Douché par les critiques de ces trois bohèmes,
Désabusé, même désappointé, un temps,
Il répond en termes choisis qu’aucun poème
Leur ne méritera jamais deux de ses vers.
Et voilà que la contrariété de bord change.
Le désillusionné mit donc fin à l’échange.
La hulotte, qu’ils n’effraient, leur glisse ses Lettres :
« On s’offusque ? Qui va à l’autre avec au bec
Ronces et sifflets ne devrait pas s’étonner d’être
Reçu avec plus d’ire et courroux que roses ou rebec ! ».
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