Petite fable affable
Non loin des lourds rochers de Pyrène,
Ayant, hélas, vu son père choir,
Coquelet se méfiait des reines
Qui vous font perdre, parfois, les rênes
Du pouvoir voire pire : déchoir !
Notre bon coquardeau répondait,
Quand le voulait bien cette bête,
Au nom de « Coquet, le grand dadais » :
On devait à ce puceau cadet
L’exploit d’être plus sot que bette :
Ce bougre, il fallait se le fader !
Dès que Phoebus ardait sur les plaies
De nos plaines par la sécheresse
Imposée, il fanait d’un air laid
Les pavots du sommeil et allait
Dépeupler de peur, tout allégresse,
Le poulailler qu’il voulait valet.
Une pécore, dotée de forte
Personnalité, et de poitraille
Ne l’étant guère moins, à sa porte
Vient réclamer qu’enfin il porte
Attentions, plutôt qu’il ne braille,
Sur ses sœurs… qu'en mâle il se comporte.
Il reçoit ce camouflet-là
En grimaçant surtout que la poule,
En être ayant le goût délicat
Du charretier en nid-de-poule,
Le hélait comme harengère en foule.
Le cochet s’en ouvrit au choucas,
Son seul ami parmi ces maboules.
Certes ce ne se serait demain
Qu’on verrait de folles cousinades
En son enclos, n’ayant fait gamins
À quelconque oiselle en son chemin
Fût-elle vraie nonnette ou ménade
Mais c’était atteinte hors du commun.
Attristé, chagriné, désolé…
Dévasté pour vraiment bien dire
Le coq eut-là bois vert en volée
Qui son honneur a immolé,
Son autorité brisé,… Pire,
L’a laissé défait, inconsolé…
Sans fatiguer sa rage au sommet,
Le corbac’ affirma dans un rire :
« Tout déboire a le même fumet.
Dans la vie, moi, je ne perds jamais,
Soit je gagne,… soit j’apprends*. Au pire,
Ris-en, voire fais-t’en un plumet. »
* D’après un aphorisme de Nelson Mendela (1918-2013)
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