Lecteur, d’abord merci d’avoir entrouvert
Ces pages qui mettent notre monde en vers
Mais sois indulgent, mon ami, à ce livre
Si, par malheur, il ne t’aide pas à vivre.
Réserve la sévérité ou le rejet
À de bien plus conséquents et nobles objets.
Le mien compte peu : œuvre sans conséquence
D’un rimeur fait pour rester un inconnu,
Ignoré des Moires, méprisé des nues,
Il ne devrait susciter qu’indifférence.
Il fut édité sans nulle vanité,
À peine lu, si d’aventure on le goûte
On le jettera dans l’oubli sans nul doute…
Et il l’aura, je le crains, bien mérité
Quelque amour, sur ma foi, j’ai mis à le faire
Et quelque effort ai-je produit en l’affaire !
Il ne témoigne que de ces fols instants
Que j’ai volés à ma vie et à mon temps,
Croyant fuir l’hiver qui jà coule en mes veines,
Blanchit mes tempes de douleurs et de peines.
Pour fleurir mes jours à l’encre de mes mots,
Epanouir mes nuits à l’âcre de mes maux.
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