Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 5 octobre 2024

HAÏKU L’ÉTAL

Mûrir c’est mourir sous peu !

LE MEILLEUR NID

Petite fable affable

Dame rouge-gorge est moquée par une pie :
« À quoi bon bâtir nid si frêle,
Si bas que sans chercher querelle,
Le premier chat venu par jeu ou par dépit
En fera charpie, pauvre brêle !

- Et à quoi bon nicher si haut, Dame l’Aigrie ?
Dit l’autre. La première brise
Te mettra à bas car la prise
Est bonne en ces hauteurs. C’est, sûr !, foldinguerie.
Vaine, hélas, est ton entreprise ! »

Une chouette en son trou, ne dormant que d’un œil,
Fit : « Une chose vous échappe
En tout seul le milieu seul vaut, blattes :
Vous avez toutes deux choisi votre cercueil ! »
Lors, sur son tronc la cognée frappe…

vendredi 4 octobre 2024

jeudi 3 octobre 2024

HAÏKU PEU PAS PIER

Il paraît que je ne serais pas « à la page »… C’est faux, je ne suis simplement pas sur le bon livre !

RÉVEIL, FIN DE VEILLE

La nuit tait enfin ses mensonges…
Ses rêves creux et ses beaux songes.


Avec les étoiles, ils ont fuit
Car l’aube pressée les détruit
D’un rai de lumière céleste
Aux ors véloces, aux ambres prestes,…
Ont-il aux nues un paradis
Pour y enfouir tous leurs non-dits ?

Le jour déjà fourbit ses armes
Dans cette aurore de charme
Qui ôte au vent frais son bâillon,
Remet à nos sens leurs haillons.
Notre vie redevient sonore,
Lumière crue qui tout dévore.

Le jour, encore à claire-voie,
Donne à nos heures de la voix.
Le silence se perd dans les ombres
Mourantes, ces tristes décombres
D’une nuitée dont se souvient
Quelque recoin. Mais circonvient
La lueur d’un matin qui les somme
De se rendre, ici ; là, les gomme.

Potron-minet est bien charmant
Aux rimailleurs et aux amants.
Pour moi c’est le début des proses
Quotidiennes qui, las, sclérosent
Mon art vain. Je lui dis adieu
Tant le rebute l’azur des cieux…

La nuit tait enfin ses mensonges
Ne laissant qu’orbes de ses songes…

mardi 1 octobre 2024

HAÏKU COMPTANT POUR RIEN

Depuis des millénaires, l’homme « moderne » a cherché à faire d’un rien un tout ; aujourd’hui, aboutissement ultime du progrès, il veut faire l’inverse !

LE BERGER & LE LOUP

Petite fable affable

Quand les oies, que les frimas par trop piquent,
Déchirent le ciel d’un trait en pointillés
Et, pour de plus hospitaliers tropiques
Vont en notes de musique en volées
Emportées, un berger des plus modestes
Prit un loup gris dans son décor agreste.

L’homme déclara coupable Lupin
Qui crie tout aussitôt à l’injustice :
« Tu es juge et partie, fils de taupin !…
Comment peux-tu me condamner, Jocrisse ?
Toi qui manges à chacun de tes repas
Une viande que tu mènes au trépas !

- Mais c’est ainsi que va notre Justice,
Ysengrin. Et, je le crois et le crains,
Quoi que t’en disent annales et notices :
Les pires égorgeurs et malandrins,
De tous temps, pendent vils et bestioles
Qui, eux, toujours par besoin, tuent ou volent ! »