Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 19 juin 2013

HAÏKU'R LIS

Plus la laisse est lâche,
plus la fidélité est grande.

EN ROUTE POUR… LES HISTOIRES DE NOTRE ENFANCE

Fabulettes et historiettes
Ont bercé nos jours et nos nuits,
Faisant des arias, des gloriettes
D’un rêve qui jusqu’à minuit
Tient éveillé et ne nuit :
Cette faïence
Mettait en vitrail les ennuis
De notre enfance.

Contes en sable et paillettes
Ont forgé, en coupe-circuit,
Nos esprits où le temps émiette
En souvenirs las chevillettes,
Loups, princes, nains et caillettes :
L’insignifiance
Mettait des couleurs sur l’ennui
De notre enfance.

Que nous reste-t-il aujourd’hui
De l’insouciance
D’histoires oubliées depuis ?
Notre inconscience !

Illustration : Camille  Lesterle, 12 septembre 2014

LE COCHON, LA CHÈVRE & LE MOUTON

Petite fable affable
Après Le cochon, la chèvre & le mouton, Livre VIII, fable 12

On menait abattre un énorme cochon gras,
La chèvre et le mouton, sans que ces bonnes poires
Ne le sachent vraiment… sauf le porc : le trépas,
Il le sentait venir et fit bien des histoires.
On en voulut à ce malsain
De ses cris, de ses coups de reins,…
Qui ne reportaient qu’à demain
Un destin scellé. Qu’importent donc ses secousses,
Ses plaintes, sa crainte : le sort est, dit-on, sourd.
Mais agissant ainsi, certes mu par la frousse, 
Il délaya la mort du mouton tondu court,
De la chèvre n’aimant pas geindre.
« J’agis, en m’agitant, pour votre bien sans feindre
La soumission qu’attend notre bourreau narquois.
Votre silence, amis, est flèche en son carquois :
Il y a toujours à dire et plus encore à faire
Qu’à espérer la mort promise sans un mot :
L’abandon est le pire des maux !
S’ils veulent nous tuer, autant que cette affaire
Leur coûte tout autant qu’à nous. Sus aux Gonziers ! »
La chèvre est une brave bête
- On veut son lait et non sa tête -
L’autre, un peu plus âgé, crut sa laine en danger
Bien plus que sa bedaine. On les occit sans peine.
Dom Pourceau avait donc raison,
Il résista. Mais à quoi bon ?
Il finit, las, en salaisons
Comme d’autres, c’est de saison.

Dire ou taire la vérité, qu’est le plus sage ?
Quand la Vie est en jeu, c’est toujours opportun
De dire, et faire dire, en jouant l’importun,
De lutter, même en vain. Voilà notre message.

À UNE DÉSIREUSE PEUREUSE…

Va et creuse ton idée, tête creuse !
Mais t’creuse pas, à force de gueuses,
Un’ tombe véreuse pour la sabreuse.
Creuse jusqu’en enfer, ma Preuse,
Jusqu’aux confins de la Chine affaireuse…

Oui, creuse-toi un puits, Miséreuse
Foreuse, avec un’ fourchette terreuse ;
8Heureuse, ell’ s’fera dévoreuse
De vallées pierreuses, en éclaireuse,
Comme  la mer creuse, jamais pleureuse,
Les falaises avant-coureuses !
Route poussièreuse et grand air, ça n’creuse
Pas le trou d’une Sécu’ malheureuse…

 Va et creuse ton idée, tête creuse !
Mais t’creuse pas, à force de gueuses,
Un’ tombe véreuse pour la sabreuse.
Creuse jusqu’en enfer, ma Preuse,
Jusqu’aux confins de la Chine affaireuse…

Valeureuse ou bien fille creuse,
La fatigu' creuse les yeux, rigoureuse,
Alors creuse, bras nus, mains vigoureuses,
En vareuse, l’assiette déjà creuse,
Peu généreus’, d’un’ destinée glaireuse
Qu’des discoureus’ voudraient foireuse, 
Douloureuse plus qu’amoureuse.
Quitt’, Ma Valeureuse, ta vallée d’la Creuse !

Va et creuse ton idée, tête creuse !
Mais t’creuse pas, à force de gueuses,
Un’ tombe véreuse pour la sabreuse.
Creuse jusqu’en enfer, ma Preuse,
Jusqu’aux confins de la Chine affaireuse…

mardi 18 juin 2013

HAÏKU PASSION

Certains ont usé de leur verge comme de leur moralité,
flasque dans l’action et rigide dans le propos.

lundi 17 juin 2013

HAÏKU CHEZ DENT LAIDS FOINS

Plus nous sommes civilisés,
moins je nous trouve policés !

L’ÉCHIQUIER

          La vie à peine éclose s’avère faite d’heures encloses, boules imparfaites et inégales enfilées sur un squelette de jours thé, étai effilé, qu’on tait qui sont autant de traits sans attrait… même ceux d’été. Et, nous, pauvres morpions devenus pions inquiets de l’échiquier, on y joue, tour à tour, le chéquier de nos jours avec le cruel banquier du destin : le Blanc en douar ose, parfois, offrir une pause au Noir ambiant. Dans notre rôle de pas grand’chose, bons parfois à quelque chose, à condition de ne pas prendre de pose, on y glane d’aventure une passerose sous un toit de lauzes… bref, bien peu de choses. Mais cette primerose métamorphose notre sinistrose, celle qui nous conduit comme sous hypnose à enfiler un jour quiet de plus sur une case plus loin, un temps sans vraie psychose mais sans ecchymose non plus… Ce n’est faute d’avoir reçu tant et tant de coups, pourtant !
     Pour nous, sombres ayant-cause qu’un rien sclérose, simples Petits Choses qui ne seront jamais virtuoses, les diagonales de ce jeu sont trop longues mais closes : elles nous emprisonnent sur un carré de jeu trop petit, à force de clauses qui nous nécrosent et dont on a notre dose. On y est fait fou. Ou on le devient, plein de couperose, jusqu’à la névrose, quoiqu’on veuille ou quoi qu’il y paresse et paraisse… et ce jusqu’à la dépose : Dame, la déchéance étant la plus sûre de nos échéances, aussi cavalier cela puisse être. Car prendre la reine dans l’arène, grandiose apothéose !, ne nous fait pas roi pour autant : Quelque façon dont on en cause ou qu’on en glose, effets et causes, notre vie en (bois de) rose, sévère en prose comme en ses vers, ce n’est pas plus de choses… mais ça conduit à l’overdose ou la thrombose, sans gnose !

L'IVROGNE

D’après Cachaça mecanica de Erasmo & Roberto Carlos

Tout affalé pendant des heures
Dessus sa table,
On n’sait s’il rit ou bien s’il pleure.
Il est affable :
Il cause de lui, de ses ennuis
Et de sa femme ;
Il fait du bruit, parfois il crie,
Puis il réclame

Un autre verr’, un vieil ami,
Moins de silence.
Il vit du vent, l’oeil endormi
D’indifférence,
D’un autre verr’, de ses amis,
Loin du silence,
Tout affaissé pendant des heures
Devant sa table.

On n’sait s’il rit ou bien s’il pleure,
Il est affable,
Car ce café c’est sa maison,
Ses habitudes,
Où viv’ ensembl’ sa déraison,
Sa solitude,
Plein d’autres verr’, de vieux amis,
Et son silence.

On n’l’plaint pas quand il vomi
Sur l’assistance
Qu’un autre verr’ vaut un ami,
Tue le silence.
Tout effondré après des heures
Dessus sa table,
De trop d’ verr’, de trop d’amis
Et trop d’silences.

Tout jour ouvrable,
Jusqu’à pas d’heure,
Il s’est promis,
Avec constance,
Verr’ et demis.

Tout affalé
Dessus sa table,
Tout affaissé
Devant sa table,
Il est affable
Nous dit ses fables,
Il cause de lui,
De ses ennuis,…

Un autre verr’, un vieil ami,
Ou du silence,
C’est reparti le tsunami
De truculences,
« Un autre verr’, mes bons amis,
Foin du silence ! »
Jusqu’à c’que vien’ un’ boulimie
De somnolence
Plus d’autre verr’ et plus d’ami,
Que du silence.
Il rêvasse, sans atonie,
Tout d’innocence,
D’un autre verr’, d’un vieil ami,
Ou de silences,
De bonhomie, d’économies
Et d’indolence.

Tout jour ouvrable,
Jusqu’à pas d’heure,
Il s’est promis,
Avec constance,
Verr’ et demis.

Un autre verr’, mes vieux amis,
Pas de silence.

Un autre verr’, mes bons amis,
Loin du silence…

LE CORBEAU, LE LÉZARD & L’ÉPOUVANTAIL

Petite fable affable

Là, un gros lézard paressait,
Impérial comme un vieux satrape.
Un corbeau, causeur plus qu’assez,
L’entreprend, un peu, sur le passé,
Le temps, donnant avis qui frappent
Sans autre forme de procès.
Et puis, soudain, l’oiseau attrape
L’interlocuteur. Beau succès.

Le corbeau prend de l’altitude
Jusqu’à un vieil épouvantail,
Non loin d’un antique cortail
Planté dans une solitude.
Et là, les pattes en éventail,
S’apprête - on a ses habitudes -
À le dévorer en détail,
Et sans aucune promptitude.

Avoir avoir un peu plané,
Le lézard, sentant sa fin proche
Hasarde, espérant quelque ébauche
De compassion : « Si j’étais né
Comme ce bois où tu t’accroches,
Grand, fort et droit toute l’année,
T’aurais pas dit des choses moches
Et ne m’aurais pas condamné !

- Je t’aurais, Être méprisable
Aimant tant à discutailler,
Fit le corbeau pour mieux railler,
Fait dessus. C’est plus agréable ?
Qu’effraie donc ce dépenaillé ?
Toi, lui, empaillés pitoyables,
J’aime vous désentripailler ! »
Puis il gobe ce pauvre diable…

Un rien, à l’un, fera pitié
Mais à l’autre envie - Ça t’attère ? -
Fuis celui qui, non prié,
Dit ce qu’il faut penser ou taire,
Sur toi et le reste. À moitié
L’écouter, c’est périr en entier !

samedi 15 juin 2013

HAÏKU GITATION

Certains volumes ne pèsent lourd
que par le nombres de livres qu’ils disent contenir !

EN ROUTE POUR… L’ARBRE À PALABRES


Planté au milieu du village,
Son ombre, tous, nous rassurait,
Car trop jeunes et vieux sans âge
Face à tout ce qui vient sauraient
Agir en bien : pour restaurer,
D’un simple exorde,
La paix, et sans se chicorer,
Notre concorde.

Perdu au milieu du village,
Son ombre, à tous, nous assurait
Une écoute et un arbitrage,
Des droits que rien ne cèlerait,
Que personne n’empêcherait,
Que nulle horde,
Fut-il tronçonné, n’abattrait
Tant il accorde.

L’arbre est mort. Entre les murets,
On s’encorde
Mais chacun reste à murmurer.
Miséricorde !

LE JEUNE COQ & LA VIEILLE POULE

Petite fable affable


Un jeune coq vint à la basse-cour.
Ce fut, pour elle, un bien funeste jour.
Convaincu de son charme personnel,
Et beau comme un péché originel,
Enivré de talents reconnus tôt,
Il fut l’objet de louanges et de stances,
Qu’il se mît costume ou paletot.
Mais pénétré de sa propre importance
Pour un peu, mazette, il aurait appris
Aux poules à pondre et sur cela les tance,
Donnant à tout et sur tout, blâme ou prix
Dans le secret, s’entend, des gens d’esprit.

Tout devint ainsi clans ou coteries :
Les amies du béjaune, en mots et ris,
Classaient chez la poulaille ou le chapon,
Celle qui, dans son coin, à leurs yeux, pond
Trop ou pas assez. Perchés, ces marauds
Critiquent, notent voire parfois cabalent 
Contre celles dont les œufs sont trop gros
Ou trop peu, culs pincés et trous de balle,…
Ainsi y avait-il poules à qui parler
Et d’autres à mépriser comme pibales.
L’ambiance de la cour fut emperlée :
Coups bas, rumeurs, vilenies déferlaient…

Mais que dire car il était rouerie
Et, ma foi, belle et bonne sonnerie.
Devant lui, les poulettes se pâmaient
Car, il n’était, girouette au sommet,
Que feinte gentillesse et que bon mots ;
Chacun des poussins le voulait pour père
Et les poulets l’enviaient à mi-mots,…
Rien dans tout cela ne pouvait déplaire
Et lui s’amusait de faire illusion,
L’ego comme ergot. Cette cour prospère
Jadis unie, fut vite divisions,
Clabaudages, calculs et collusions.
.
Puis, lassé, il quitta la basse cour,
Sa poulaille et celle faisant sa cour.
Une poule, nouvelle à l’abreuvoir,
Marcha sur ses brisées sans le savoir ;
Chez la bête on croit toujours innover.
Bien accueillie par toute la volaille,
La cocotte fait son trou, bien lovée,
Dans l’autre camp et joue, vaille que vaille,
Du bec : reprenant ainsi le flambeau
De ce coq, elle chercha poutre et paille :
Elle n’avait rien à offrir de beau !
La Cour ne fut plus que débris, lambeaux,…

Des gueules d’anges sont souvent les pères
De nos pires maux : le beau faisant bien
Pour les Simples, on ne s’en méfie guère
Et l’on attribue le mal, ce n’est pas rien,
À qui ne fait, à force de morsures,
Que réouvrir cicatrice, blessure
Déjà infligée, profonde ô combien !

VIVRE EN RÊVANT…

Vivre en rêvant, 
En rêvant des heures sans fin
Sans s’éveiller à la parfin,
Malgré le vent
Qu’affûte le faîte des toits,
Qu’aiguise un mur
Aux angles durs,
Quoiqu’en pensent ces courtois
Qui ne rêvent plus,
Non plus.

Vivre longtemps,
Longtemps chacun de nos instants
Pour se sentir être existant,
Prendre son temps
Pour le perdre à des petits riens
Et des plaisirs
Nés de désirs
Qui soient nôtres, vains, aériens
Pas imposés,
Posés.

Vivre en rêvant,
En se levant,
En s’élevant,
Non en crevant
Du décevant
Des ci-devants
Contemporains,
Que Dieu nous mit
Là, sur les reins,
Qui, même amis
N’ont pas appris
Ni, las, compris
Ce qui a prix…

Vivre en rêvant, 
En rêvant des heures sans fin
Sans s’éveiller à la parfin,
Malgré le vent
Qu’affûte le faîte des toits,
Qu’aiguise un mur
Aux angles durs,
Quoiqu’en pensent ces courtois
Qui ne rêvent plus,
Non plus.

Fuir ce courant,
Courant toujours après le temps
Ses rythmes aussi fous que constants,
Intolérants
Ayons des ailes pour tous ces ciels,
Nus de nuées
Nés des huées
D’artificiels superficiels
Gens de peu…
Si peu.

Vivre en rêvant,
En se levant,
En s’élevant,
Non en crevant
Du décevant
Des ci-devants
Comptants pour rien
Supportés mie
Que des vauriens
Qu’on a surpris,
Des ennemis
Qui vous croient pris
Dans leur mépris…


Vivre en rêvant, 
En rêvant des heures sans fin
Sans s’éveiller à la parfin,
Malgré le vent
Qu’affûte le faîte des toits,
Qu’aiguise un mur
Aux angles durs,
Quoiqu’en pensent ces courtois
Qui ne rêvent plus,
Non plus.
Illustration : Camille  Lesterle, 24-25 mars 2014

jeudi 13 juin 2013

HAÏKU CARDE

Votre bêtise me rend intelligent
ou me console de la mienne.

LA CHANCE DE LEUR ENFANCE

Nos enfants n’auront pas la chance
D’égayer leurs rêves d’enfance
Avec les fables d’autrefois,
Pleines de bravoure et de foi,
Les contes et les histoires
Couleur sentiments bonne poire…

Aujourd’hui, ils ne disent plus mot,
Aladin mis à Guantanamo,
Barbe-Bleue devenu femme et reine ;
Shéhérazade en noire burqa
S’est tu - C’est fini la baraka ! -
Et Carabas travaille à la chaîne,
Quand Sinbad navigue sur des eaux
Mazoutées dont les rets et réseaux
Ont souillé la petite sirène.

Nos enfants n’auront pas la chance
D’égayer leurs rêves d’enfance
Avec Grimm, Andersen, Perrault,…
Car le progrès tue les héros
Des contes ayant pour territoire
L’âge des trop belles histoires…

Raiponce, à sa fenêtre internet,
Perd son temps pour des mecs pas très nets
Gulliver accusé par Clochette
De pédophilie est un fuyard
Et Tom Pouce pointe à Fort Boyard ;
Pinnochio a fini en bûchettes,
Et c’est aux calmants que, désormais,
Notre Belle au Bois dort à jamais ;
Dumbo fait des vols low cost couchette !

Nos enfants n’auront pas la chance
D’égayer leurs rêves d’enfance
Car des émissions et des mangas,
À la télé, les rendent gagas.
Les contes c’est de la préhistoire,
Des valeurs à mettre au purgatoire…

Bambi a fini en pâte à gouda
Et Pocahontas a le SIDA ;
Pour voir dans, ce monde, des merveilles,
Alice se shoote à l’extasy ;
Pour bosser encor’, c’est en Asie
Que le p’tit tailleur joue les abeilles,
Avec les lutins du cordonnier,
Délocalisés de l’an dernier !
L’ p’tit canard fut confit à l’oseille.

Nos enfants n’auront pas la chance
D’égayer leurs rêves d’enfance
Avec de l’éternel, du merveilleux,
L’imaginaire qui fait briller les yeux
Les contes ne sont que des histoires :
Aux réalités pas d’échappatoire…

Le chap’ron rouge joue les Gigi
Grâce à l’esthétique chirurgie !
Peau d’Âne, traitée en S.D.F.,
La vendeus’ d’allumett’ qui s’ prostitue
Se sont racontées chez Delarue
Et s’pintent désormais à la Leffe.
La chèvre à Seguin est hormonée
Et Jeannot ne sait plus où flâner
Tant la ville, ici, partout se greffe.

Nos enfants n’auront pas la chance
D’égayer leurs rêves d’enfance
Comme nous autres, gens du Passé
Qui avons des idées dépassées,
Nées des contes, fables ou histoires
Et autr’ horreurs discriminatoires…

Blanche-Neige fait du porno ;
Hansel et Gretel, trop de Mc Do’ !,
Font des régimes et, pire, dépriment.
Dans une télé-réalité,
Cendrillon a perdu plus qu’son soulier,
Les musicos de Brême, imagine !,
Font la manche dans  métro
Avec l’joueur de flût’ (Style rétro !) ;
Heïdi vend ses monts pour quelqu’ centimes.

Nos enfants n’auront pas la chance
D’égayer leurs rêves d’enfance
Des princes, des sorcières, des fées
Du temps jadis à jamais défaits,
Êtres manichéens qui, victoire !,
Offraient des morales péremptoires…

Riquet à la houppe, chauve à point,
Fait des publicités pour shampoing ;
Oz fait « chroniqu’ people » dans la presse ;
Le tout petit pois de la princesse
Et le haricot de Jack, en surpoids,
Grâce aux O.G.M., ont triplé d’poids.
La chèvre blanche perd sa jeunesse
En boite. Avec la pilule pas d’ peur !
L’empereur en chaînes de rappeur
Et baggys anime des kermesses !

Nos enfants n’auront pas la chance
D’égayer leurs rêves d’enfance
Avec de vieilles idées reçus,
Des gentils et des ogres pansus,
Des méchants qui vous font des histoires…
Qui finissent trop bien. Quel déboire !

Le petit Fauntleroy fait la teuf
À Ibiza entouré de meufs ;
Oliver Twist lui deale sa came.
Tom Sawyer est parrain à Bergame,
Baba et Boucle pour violation
De domicile, eux, sont en prison ;
Croc Blanc les mâtonne avec sa lice.
Les petits cochons sont saucissons,
La Belle et la Bête au zoo de Luçon,
La poule aux œufs d’or planquée en Suisse,…

Nos enfants n’auront pas la chance
D’égayer leurs rêves d’enfance
Avec les fables d’autrefois,
Pleines de bravoure et de foi,
Des contes et des histoires
Couleur sentiments bonne poire…