Petite fable affable
Là, un gros lézard paressait,
Impérial comme un vieux satrape.
Un corbeau, causeur plus qu’assez,
L’entreprend, un peu, sur le passé,
Le temps, donnant avis qui frappent
Sans autre forme de procès.
Et puis, soudain, l’oiseau attrape
L’interlocuteur. Beau succès.
Le corbeau prend de l’altitude
Jusqu’à un vieil épouvantail,
Non loin d’un antique cortail
Planté dans une solitude.
Et là, les pattes en éventail,
S’apprête - on a ses habitudes -
À le dévorer en détail,
Et sans aucune promptitude.
Avoir avoir un peu plané,
Le lézard, sentant sa fin proche
Hasarde, espérant quelque ébauche
De compassion : « Si j’étais né
Comme ce bois où tu t’accroches,
Grand, fort et droit toute l’année,
T’aurais pas dit des choses moches
Et ne m’aurais pas condamné !
- Je t’aurais, Être méprisable
Aimant tant à discutailler,
Fit le corbeau pour mieux railler,
Fait dessus. C’est plus agréable ?
Qu’effraie donc ce dépenaillé ?
Toi, lui, empaillés pitoyables,
J’aime vous désentripailler ! »
Puis il gobe ce pauvre diable…
Un rien, à l’un, fera pitié
Mais à l’autre envie - Ça t’attère ? -
Fuis celui qui, non prié,
Dit ce qu’il faut penser ou taire,
Sur toi et le reste. À moitié
L’écouter, c’est périr en entier !
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