D’après En rouge & noir (L. Meinardi, J. Mas, R. Musumarra,
P. & M. Calabrese) chanté par Jeanne Mas
Si on m’avait décillé
À l’âge où j’n’avais pas peur
De faire un peu sourciller,
Allant d’errements en grosse erreur,
Et gueulant « Merde » pour « Peu m’en chaut »,
Fier et froid comme du fer,
J’aurais su qu’ j’avais du pot
De pouvoir vivre à l’envers,
Quand tant d’autres n’ont pas l’heur
Le droit de l’ouvrir, flippeurs,
Sauf à être atteint d’ folie !
J’ai monté tant de bateaux,
Dit d’sottises impensables,
Et crié des « Non ! », bien tôt,
Par provoquer, pas indispensables,
J’ai médit, renié, conspiré,
D’un mot fait mordr’ la poussière
Sans me calmer, déchiré…
Je n’manquais pas d’air, ma mère,
J’étais ce que je jouais :
Un p’tit con sans déférence.
C’était là mon innocence.
En noir et blanc, j’étais un’ terreur
Aimant en secret les vers, les fleurs,…
En blanc et noir, j’n’étais que rancœurs
Mais, au fond de moi, plein de douceur.
En noir et blanc, jamais de faiblesse,
De gentilless’ : que de la colère !
En blanc et noir, mec atrabilaire
Fallait que je cache ma tendresse.
Si on m’avait décillé
J’aurais été bien plus franc,
Moins seul et plus fendillé,
Donnant perles d’eau d’un bleu luisant,
Arabesques céladons en ru
Que je rêvais et créais
Loin de l’image incongrue,
De celui qui rien n’agrée,
Ce rôle pas vraiment drôle
Ce faux moi, bête de foire
Qu’on se prenait dans la poire !
En noir et blanc, j’avais mal au cœur
D’être deux, si mal à l’extérieur ;
En blanc et noir, rocker et moqueur
J’étais ridicule aux yeux des rieurs.
En noir et blanc, l’a fallu que j’ blesse
Qui m’aimait sans le vocabulaire ;
En blanc et noir, tout à ma galère
Ma richesse était mes hardiesses.
En noir et blanc, j’avais mal au cœur
D’aimer en secret les vers, les fleurs,…
En blanc et noir, rocker et moqueur
Mais, au fond de moi, plein de douceur.
En noir et blanc,
En blanc et noir,
En bleu et vert,
En blanc et noir, etc.
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