Petite fable affable
Pourquoi tout ce tintamarre
À travers joncs et roseaux ?
Crapaud, le roi de la mare,
Qui a si vilain museau,
Est - émoi ! effroi ! - malade.
Autour de lui les peuplades
Du lieu accourent ; l’oiseau
En oublie ses scherzos.
Sa majesté est fébrile.
Est-ce le nouveau vaccin
Qui le rendrait si débile ?
Les sangsues, ses médecins,
Disent non. Mais les rainettes
Ne les croient pas très honnêtes.
Le triton veut un tocsin
Qui soit digne de ce saint.
Crapaud geint et agonise.
Le thermomètre volé
À la ferme, qu’utilisent
Les sangsues, fait s’affoler.
Et si l’instrument des Hommes
Aggravait le mal qu’en somme,
Personne ne connaissait
Avant qu’un cul ne l’essaie ?!
Les grenouilles en appellent
À briser cet instrument
Porteur de sales nouvelles.
On le fit donc… Et comment !
Le roi sue comme en déluge.
On potionne. On vermifuge.
Point de rétablissement
Malgré les coassements.
Les sangsues sans thermomètre,
Dont ell' usaient savamment,
Mieux que ses anciens maîtres,
Ne savaient quoi ni comment
Faire. Et Crapaud décline
Puis meurt. Fièvre chevaline.
Un indicateur cassé,
N’est point une panacée !
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