Petite fable affable à Geno…
Le cours du Temps se prélassant un instant,
Deux pigeons s’aimèrent d’un amour fort tendre
À l’avers, au revers des verts du Printemps
Quand sève et rosée ne peuvent, las, attendre.
Lui protecteur, aguerri prit sous son aile
Cette belle oiselle encore demoiselle
Et après quelques moments d’amitié
Elle devint, comme on dit, sa moitié.
Ils se firent un nid douillet de leurs heures
Dans la chaleur de leur geste de douceurs
Pour couver, ici, là, un bonheur sans leurre
Et faire éclore la vie loin des censeurs
Malgré la jalousie, l’envie ou les dires.
Elle prit la plume pour mieux en rire,
Pour voler des vers aux vents, d’exquis mots
Tombés de la dernière pluie contre ses maux,…
Sur des feuilles, elle gardait ces traits modestes
Glanés en secret aux chants, le grain germé
De paroles envolées, d’écrits qui restent,…
Pour en faire des fleurs, continuer d’aimer.
Mais le fil du Temps redevint soudain preste :
L’hiver a frappé l’amant. Finis les mai.
La jeune veuve au trépas a cru le suivre
Mais le verbe, en humble sauveur, a soustrait
La Belle à ce sort, comme on dit dans les livres.
Depuis sa plume court de lettres en traits,
Par eux, sans fin, elle ouvre et déploie ses ailes :
Comme jour et nuit se succèdent avec zèle,
La mort peut n’être en rien un renoncement
Car de toute fin naît un commencement.
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