Petite fable affable
Habituée à ensemencer la nuit de mots
Ma plume se coule aux ténèbres de mes pensers
Pour y débusquer fourrés d’or et buissons des maux,
Ou des bosquets lamellés de lumière assez.
Ce soir sur un arbrisseau s’est posée une Huppe
Qui de mes vers sera donc, malgré elle, la dupe.
Notre emplumée, en être d’habitudes, marchait
Chaque jour, jamais lassée, dans les pas de la veille,
N’espérant pas en cette vie de monts ni de merveilles.
La mine allante et l’oeil allègre, jouant de l’archet
En ses sifflets comme du poinçon sur les troncs
Elle voyait toute bête comme pis qu’étron.
Hélas pour elle, un homme vint à s’encabaner
En sa clairière, homme valant moins qu’animal.
Ne pouvant lui causer du tort, lui voulant du mal
Toutefois, avec un loup gris des plus boucanés
Par les ans elle voulut s’acoquiner : la chasse
À l’Homme le dispensant, un temps, d’autres pourchasses !
Notre Huppe en causa fort à ses frères de sang
Qui la mirent en garde : « Qui tient le Frère
Loup par l’oreille est en grand péril de dents fières !…
Fol qui s’y fie surtout s’il se fait fort caressant. »
Mais l’oiselle répliquait que les humains ont couteaux
Causant mort sûre, pires que crocs de fauve… et plus tôt.
Qui la mirent en garde : « Qui tient le Frère
Loup par l’oreille est en grand péril de dents fières !…
Fol qui s’y fie surtout s’il se fait fort caressant. »
Mais l’oiselle répliquait que les humains ont couteaux
Causant mort sûre, pires que crocs de fauve… et plus tôt.
Toute en toupet, l’encolérée se mit au péril
À barguigner avec la malebête oubliant
Qu’un oiseau est glouti s’il va fuyant
Le danger, mais qu’il serait encor’ plus puéril
Qu’il se jetât, tout de gob, et de soi, dans la gueule
D’un Grand Méchant ne comptant que sur ses ailes seules…
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