À Bartolomé Bennassar, † 8 novembre 2018
Sur « Mon ami, mon maître » (S. Lama, Y. Gilbert)
Il aurait fallu que je vous dise,
Bien avant aujourd’hui,
Les mercis à pleines valises
Que la pudeur m’a interdits.
Mais, ce soir, la lune s’allume
Et, seule, elle va vous veiller.
Lors je vais prendre, enfin, la plume,
Pour cette dette-là payer.
L’humanisme ancré en votre être
Vous fit aimé je dois l'admettre :
Vous n’aviez qu’à paraître
Pour dissiper la peur, l’ennui,…
L’ennui d’études au kilomètre
Qui m’ont fait ce que je suis.
Nous vous admirions sans gêne :
Les « histoires » gonflant vos joues
Devenaient Histoire sans peine,
Lueurs accueillantes surtout…
L’enseignement était partage,
Quand vous étiez en chaire, yeux
Pleins de malice, et davantage
Quand vous souriiez, radieux…
Vous fûtes un professeur, un Maître,
Toujours bienveillant à autrui,
Même à l’étudiant sans lettres
Quand vos collègues avaient, eux, fui,
Le cours fini, prompts à paraître
Quand vous n’étiez que modestie.
Vous ne fîtes jamais une arme
D’avoir été le plus grand en tout
Et de nous tenir sous le charme
Sans notes, « passeur » avant tout…
Votre savoir avait une âme
Et votre humour lui donnait vie,
Vos façons nous façonnaient, Dame !,
On suivait vos pas à l’envi.
Vous restez un modèle et un Maître :
Que tous les mots posés ici,
Trop tard, mal, trop, fassent paraître
Que trente années n’ont rien terni !
Car c’soir, je devais me permettre
De vous dire, là, enfin, : MERCI…
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