Le ciel a remis sa tenue de novembre,
Ses habits de pluie, gris sombre et ombre d’ambre.
Las, je me drape alors dans un corset de mots.
Dans leur rugosité et dans leur crudité,
Je glisse le corps de ma vie et de mes maux,
Mettant mon cœur à vif, dans sa natureté.
Alors, le front face à la coupole céleste,
J'écris sans en attendre rien. Souvent preste.
J’écris sans me croire écrivain. Peut-être en vain.
Je gratte et noircis du blanc pour que disparaisse
Mon tourment, portant ma plume au bord du ravin
Qu’est cette plaie avec des lettres sans adresse.
Je rime encore, les cieux pleins les yeux,
Devant le dôme divin, en fils des dieux
Du Parnasse, marchant en phrases inégales
Sur l’azur, de l’éther plein mes poumons séchés,
Au-dessus des souffles chauds de ces vents qui râlent,
Déambulant entre les nuées éméchées.
Je vis alors au-delà des saveurs des villes
Évitant serviles fumées, fumerolles viles.
Dans cet impalpable je vais, et je viens,
Evanescent comme l’atmosphère est vaporeuse.
Je suis ombre dans la lumière, rien
Dans ce grand Tout où se traînent vos vies peureuses.
L’esprit vagabondant et le cœur cheminant,
J’y cherche les muses qui vont se chagrinant
De n’être plus les élues de tous les poètes
De ce monde et de ce temps, foulant aux pieds
Les cimes de ces clochers auxquels, en bluettes,
Vous êtes accrochés comme au sol les pourpiers.
J’avoue : mes Champs-Élysées sont en cet Olympe,
Empyrée interdit aux porteuses de guimpe.
Et puis mon âme harassée, au point final,
Quitte ces limbes, secret et serein asile
Où elle s’était recluse. Hélas au banal
De mes jours je retourne. Et, là, mon cœur s’exile…
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