Petite fable affable
« Ne parlez jamais de vous, ni en bien, car on ne vous croirait pas,
ni en mal car on ne vous croirait que trop. » Confucius
La nature les fit semblables,
Et la vie, las, si différents,
Ces deux-là, animaux errants,
Qu’on croit, las, voués à Diable.
Elles étaient chauve-souris.
L’une avait l’humeur au gris,
Aveugle au malheur d’autrui,
Et insensible à ses cris
Ou souffrances. Plus qu’aigrie,
Elle se voyait fort grande
Car, vu d’en haut, dans les brandes,
Tout vous paraît si petit,
Mesquin et, pire, aplati !
L’autre était serviable,
Pleine d’allant, agréable,
Avec ses sœurs fort ployable.
Donc elle était de leurs tables
Et de leurs frairies aimables.
Jalousée par la chameau,
Elle eut avec elle des mots,
Et des plus désagréables.
Ce qui est fort regrettable.
La rejetée n’a pas ri
Quand l’autre, de guerre lasse,
Lâcha qu’elle n’aurait place
Dans aucune confrérie.
« Et pourquoi donc, la Causeuse ?
- Car, si on met un fruit
Blet, pourri ou que ver creuse
En panier, il nuit
Aux siens sains qui s’y trouvent
Sans que jamais ceux-ci
Ne bonifient, Fleur de flouve,
Ses frères… Fin d’arguties ! »
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