À la mémoire de mon père… et de ceux qui sont partis
et n’ont pas eu la chance, comme lui, d’en revenir
Cette terre, là-bas, ce n’était pas la tienne
Au soleil du Djebel, au désert des Aurès,
Aux vents plus tranchants qu’une lame d’obsidienne
Qui hantaient vos nuits au-delà dans les persiennes,
Mais ce temps-là n’avait pas produit de Jaurès,
Alors tu songeais seulement : « Il faut que je tienne ! »
Je sais pour beaucoup c‘est parler d’histoire ancienne,
Passé qui chagrine la raison cartésienne,
Quand notre pays, les Droits de l’Homme a trahi.
Pourquoi ressasser cette intolérable antienne ?
Les exactions des spahis et les corps meurtris ?
Il faut à notre image choses qui conviennent,
La mémoire ébahie, de mensonges envahie,
Et de silences qui bien mieux se retiennent
Que rancœurs vieillies et rancunes en fouillis.
Oui, au diable, nos errances sahariennes
Dont l’Histoire officielle reste gardienne !
Cette guerre, là-bas, ce n’était pas la tienne
Lorsque la Seine, ici, toute rouge de sang,
Quand, toi, tu murmurais : « Il faut que j’en revienne ! »
Dans l’âcre noire de tes terreurs quotidiennes,
Vomissait, dans la fureur, des corps innocents,
Que veulent-ils qu’aujourd’hui j’en dise et retienne ?
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