Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 5 avril 2025

HAÏKU SEREIN

J’oppose une relative incertitude quant aux certitudes absolues.

SIDÉRANT SIDÉRAL

Sur une toile d’Elisa, décembre 2024

C’est l’éther étal, l’espace de glace
Vide plein de vie qui tant parle aux cœur ;
Un temps sans durée qui fort entrelace
Les célestes couleurs et fait de sons choeur.

 C’est mouvement lent mais perpétuel
De fractions froides, fragments de fractales.
Ces particules et parties, jeux cruels,
S’épousent et se puis repoussent, létales.

 Cette marge immense et, je crois, sans marges,
Sans distance, il faut que j’y fasse voile :
Limites et bornes font prendre le large.

Aux champs magnétiques à fleur d’étoiles,
Ces lointains libres au lumineux brocart,
Se perd vite qui on met à l’ écart.




vendredi 4 avril 2025

jeudi 3 avril 2025

HAÏKU D’SOUS

Pour vivre euro ne soyez plus franc !

DE RETOUR PARMI VOUS !

D’après Michel de Montaigne (De l’exercitation, Essais, II, 6)

Les sens engourdis, je gis là, comme un mourant,
Frappé par ce suppôt de maréchal-ferrant
Qui m’a visé les tempes.
Mais quoique fort brouillés, ils s'accrochent à la vie.
Cependant c’est sans goût. Et sans réelle envie.
Prêts à lâcher la rampe.

Au long d’un temps soudain plus lent, mais sans ennui,
J’ai l’impression d’être plus proche de la nuit
Que de la vie, me semble.
Sans prou d'apitoiement. Mon âme, veilleur
Fatigué, flotte jà vers un meilleur ailleurs.
Pourtant, point je n’en tremble.

Ma vie ne me paraît plus retenue qu’au bout
De mes lèvres muettes et de mon cœur de boue
Qui trop lentement cogne.
Mon esprit s'enfuit au coin du vide voilé
De mon regard vieux, qui vous paraît en allé.
.Je ferme les yeux. Grogne.

Je prends plaisir, oui da, à me laisser aller.
À m’alanguir ainsi. Tout faible et affalé.
Dans le sommeil, je glisse.
Une fuite sans rêve. Un départ en douceur.
C’en est presque un délice…

Je me laisse couler vers l’inconnu qu’on sait
Nous attendre et, sûr, auquel on ne veut penser.
Songe presque agréable.
Ce serait une mort heureuse. Sans mentir.
Des moins pénibles aussi. Ah, m’anéantir
Sans dol, c’est incroyable !

Je viens à reprendre enfin quelques forces. Hélas.
On croit à un miracle… On me voit en Atlas…
Je regagne la rive
Du jour… Je n’en sentis que douleurs de martyr…
J’en fus si malade que je pensais mourir
Mais d’une mort… plus vive !

mardi 1 avril 2025

HAÏKU TOTAL

L’amour sans retour est un aller simple vers l’enfer.

COMME LORS D’UNE ÉCLIPSE…

Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 25 février 2025

À travers une jalousie d’ombres noires
Et la résille de givre nacrée
Que la nuit, au miroir des patinoires,
A sculptée à vif et puis ancrée
Aux nues qui grisent, reflets et merveilles,
La lumière d’un éveil en veille.

Ce matin, l’aube, hélas s’est prise aux lacs
Du verglas ou bien aux rets d'heures ternes
D’un jour chiche, en berne, sur la track.
Comme une lueur de sourde lanterne
Qui ne met en relief que chatoiements,
Brillances et clarté en poudroiement.

Oui le ciel est lourd, mais il  réverbère
La pâle splendeur des blancs-bleus d’hiver,
Le scintillement triste dont le libère
Si mal l’air, là, qui s’est entrouvert
Sur l’aura de rayons perdus aux limbes
Devenus ainsi halos, orbes et nimbes.