Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 30 septembre 2025

lundi 29 septembre 2025

HAÏKU PEU CHOU

D’expérience, je sais que les faux-cul sont de vrais cons !

COPIE, CON FORME !

Petite fable affable

Il en est ainsi pour tout-un-chacun
Partout sur la terre où l’on est plus d’un,

Viennent vite les disputes et querelles.
Faisant tonner leur voix de crécerelle,
Deux araignées prétendaient lors tisser
Mieux qu’aucune aragne par le passé.

Vivant à fleur de foule et philosophe,
La première était de cette étoffe
Qui cite exemples à suivre et maints penseurs
Que l’on doit, oeil soumis, mots encenseurs,
Faire inspirateurs de toute vie.
On était admiration, envie,
Devant un travail digne d'aînées

Auxquels il faut être, au plus près, fidèles.

Le seconde ignorait, las, tout de ça.
On aurait peine à trouver plus en deça :
Sans reflet de regret, elle l’affirme :
« Etre sotte à ce point c’est être infirme
Aux yeux du monde : qui rien ne sait
N’aura qu’un talent vite dépassé !

- C’est le ressort d’un remords que tu cherches
Et te crois partie gagnée, grande perche ?!
On ne réussit être à soi fidèle
En plagiant ou imitant un modèle ! »

samedi 27 septembre 2025

HAÏKU PARTICULIER

Je suis ouvertement fermé à toute proposition.

L’ADORABLE SCÉLÉRATE

Sur un bon mot de Thibault

Fort gracieuse, avec lenteur je me hâte
Sûre de trouver quelque huissier pour m’ouvrir
Ou un laquais pour, sans sévir, me servir.
Oui, moi, l’aristocrate aux airs d’autocrate
Que l’on dit « ingrate » mais pourtant qu’on flatte.

Il n’est de sofa où mon corps ne s’abatte,
Lassé, ou ne s’étire, tout en langueurs,
Ni de lit qui ne me soit nid, chaud à cœur.
Je ne me soucie mie de demain, béate,
Ni de vos mains fates, moi, si délicate
Préférant au crin, spartiate, soie, ouate,…

Fine et féline, je vous mate et formate
Car je ne suis qu’humeurs, et vous, à me voir,
Qu’émois. Ça, je ne suis pas sans le savoir.
Je me vois souvent faiseuse de stigmates,
Belle rebelle, renégate ou pirate
Pour quelque mainate, une vieille savate,…

Œil noir ou regard doux, je repousse, appâte,…
Jouant les geishas pour mieux vivre en pacha :
Je mène, à mon pas las, « la dolce vie d’chat »,
Dédaignant minous à mines qui s’empâtent
Et minois de minets qui font dans l’épate.




















Photo : Marielle, 01 novembre 2024

jeudi 25 septembre 2025

HAÏKU DE COUPS

Vêtons nos gros maux de mots légers.

MA SOEUR, ÂNE NE VOIS-TU POINT VENIR ?

Petite fable affable d’après Ahmed Matar

Vivant innocemment alors ses temps chauds,
Loin de nos temps modernes qui se complaisent
Dans la violence et croupissent, à leur aise,
Dans l’ordure était, bâti à sable et chaux,
Un petit village où, une nuit, le Diable
Vint à passer, tout d’envies impitoyables.

Ce facteur de terreur, fauteur de tourments,
Hélas, n’y trouva point à torturer d’âme
- Même pas une pie à dénicher, Dame ! -
Il ne put faire, comme désagrément,
Que de détacher un âne de son arbre.
Pas de quoi graver la chose dans le marbre !

Libre, le pauvre animal qui ne paissait,
Las, qu’une herbe rare et maigre de coutume,
Alla brouter feuilles et fanes des légumes
Au potager du voisin. Sans s’en lasser.
Mangeant à grand bruit, lors, il ne put pas taire
Ses mercis à qui ainsi le laissait faire.

Le fermier, réveillé, vit dans son jardin
L’ombre d’un voleur qu’un seul coup d'escopette
Châtierait de son forfait. Et à perpète.
Ce qu’il fit, réveillant l’ânier, un grandin
Malcommode qui, pour venger sa bourrique,
S’en prit à son autrevoisin, un dandin,
Qu’il occit en un tourne-main, hystérique.

La dame du mort héla fort au secours.
Il s’en suivit une algarade nocturne
Qui n’épargna, je crois, ni niche ni turne.
Elle devint hécatombe par ce concours 
D’assistance et, aussi, prou, de circonstances
Où tout était constance ou sans importance.

Au matin, les diablotins et diableteaux,
Ouïrent Satan raconter son passage 
Là où le temps et ses tourments rendaient sages.
« Mais tu fis plus pour qu’ils tirent les couteaux ?

- Non !… Pour mettre à feu et à sang une terre
Laisse un âne vaquer librement et braire ! »

mardi 23 septembre 2025

HAÏKU DE TRAITS

Écrire c’est vous offrir ces petits plaisirs que d’aucuns médias prétendent vous vendre.

SOLEIL EN LICE

Sur une photo de marc-Yvan Custeau, 01 juillet 2025

Ce matin, dans l’arène de l’aurore,
Le ciel nu exsude par tous ses pores
Une vraie toile abstraite, sans cartel.
Ainsi, entre l’estompe et le pastel,
La lumière et ses lueurs jouent et joutent
En teintes et tons sur la céleste voûte.

En pigmentant le jour nouveau qui vient,
Elles le pimentent et l’espoir revient
Par cette carnation, toujours unique,
Et ses nuances presque symphoniques.
Ce matin, pris par le cirque des cieux
On a quelque mal à baisser les yeux…



dimanche 21 septembre 2025

ANCIEN HAÏKU NEUF

Nos bonnes vieilles n’ont, souvent, pour moi, que mauvaises nouvelles !

LE CHÂTELAIN & SES VILAINS

Petite fable affable d’après Gloria Carreño

Un baron allait par ses possessions,
Sa maison, lors, lui faisant procession.
En passant, il vit des paysans à terre
Paître au bord du chemin. Pourquoi ? Mystère !
Effaré, il fait arrêter son convoi
Puis les hèle : « Qu’est-ce donc là que je vois ?

- Par Dieu, que votre seigneurie nous pardonne
Mais redevances, impôt et dîme qu’on donne,
Bon an, nous laissent à peine de quoi manger.
Sécheresse nous fit si peu engranger,
Cette année, qu’herbe jaunie du bord de route
Pour faire pitance ma famille broute.

- C’est inadmissible : on ne peut ni ne doit
En mon fief vivre comme ça. Sur ma foi ! »

Il fit monter en sa voiture ces hères,
Paysans qui faisaient fructifier ses terres
Et les mena au castel. Son chapelain
Lui garantissait, en propos sibyllins,
Le paradis pour sa geste généreuse
En faveur d'une gent tant miséreuse.

Arrivé au château, il fit arrêter
L’attelage et descendre les hébétés.
Là, le maître des lieux, montrant sa pelouse
Verte et drue, d’une main pleine de bagouzes
Dit : « Foin de famine, mes assujettis,
Allez-y donc et, surtout : bon appétit ! »

On n’attend rien de bien, si on n’est qu’un être
D’un homme de biens, se croit-il, las, ton maître.

samedi 20 septembre 2025

vendredi 19 septembre 2025

HAÏKU DE LA FORTUNE

Il n’est de richesse que de naissances !

MATIN LÉGER ?

Il a neigé sur nos jours assiégés
- Doucement, distraitement, discrètement -
Comme s’il fallait l’avenir protéger
- Futilement, faiblement, frivolement -
Alors que l’on avait l’âme au désespoir,
Ce coton conjurait la venue du Soir. 

Oui, il a neigé sur nos peines agrégées
- Chichement, finement et petitement -
À ces heures où il est facile de choir
Face au noir de l’écorchoir, faute d’espoir,…
Les pires craintes à nos peurs empiégées
- Négligemment, lascivement, ouvertement - 
Le destin faisant de nos vies un griffoir
Elles se couvraient aussi d’un voile à voir.

Il a neigé en nos cœurs désagrégés
- Étourdiment, vainement, sommairement -
Pour pas qu’on n’ait pas, ou plus, à parpaléger
- Légèrement, faiblement, élégamment -
 Et cette batiste, posée en sautoir,
N’offrait pas un lourd linceul à entrevoir…

jeudi 18 septembre 2025

mercredi 17 septembre 2025

HAÏKU POLITIQUE

D'aucuns sont fermement souples sur les questions d'éthique.

LES ÉGAUX

Petite fable affable

Les orques d’avant vivaient en frairie
Avec les bélugas, les narvals - même
Les cachalots - razziant les prairies
Sous-marines de concert et sans flemme,
Se protégeant l’un l’autre des dangers,
Sauf de l’Homme que tuer démangeait.

On s’aidait sans s’aliéner, c’est commode,
Et on partageait tout, le Bien et le Mal,
Le Bon ou le Mauvais, sans penser mode
Ou intérêt. C’est bête un animal !
On compatissait ensemble aux souffrances,
On dispensait au besoin soins, pitance,…

Bref, on donnait de soi pour ne pas être seul
Sans songer à ceux plus favorisés
Jusqu’au jour où on mit sous un linceul
Ces idées d’un tout autre temps, brisées
Par l’envie, la bêtise et l’égoïsme.

Les cachalots, l’appétit aiguisé
Des orques manquant fort d’altruisme,
Partirent les premiers vers d’autres mers
Connaître un destin autrement amer.

Bélugas et narvals vinrent à dispute
Des peus que leur laissait le genre humain.
Et les différends se firent lors luttes
Sur lesquelles épaulards prenaient la main.
Ainsi, on déchira les beaux restes 
D’une fraternité dont rien ne reste.

On prétend depuis le début des âges,
Que quel que soit l’affaire ou le sujet,
Rien ne vaut, pour chacun, que le partage…
C’est sûr… à moins d'en être, hélas, l’objet.

lundi 15 septembre 2025

HAÏKU MORTEL

Prends le temps que personne d’autre ne te donnera !

LA VOIE D’UNE VIE DE VOEUX QUI VA

Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 24 juin 2025

En lacis de lacets de l’aube à la brunante,
Ma route court, tout au long d’heures lancinantes,
Ces bas-côtés de ce que l’on nomme une vie
Sinueuse à souhaits, entre désirs et envies.

Comme vous, je ne sais que trop où elle mène
Mais j’y chemine tout comme on se promène
Et foule à loisir ses sentiers cent fois battus
Ou de ses chemins de traverse, courbatu.

Cette voie visite, au loin des lignes droites,
Croisées, giratoires ou carrefours, maladroite
Parfois, et pentue souvent. À demi-jour,
Elle traverse, étape après station, nos jours…

Bien qu’on veuille arrêter le temps sur cette route,
Y rêve d’attraper le vent qui nous déroute,
Quels que soient ses contours et même ses détours,
Elle est celle, hélas, d’un voyage sans retour…



samedi 13 septembre 2025

HAÏKU VINGT CŒURS

Plus la victoire est petite, plus le triomphe est grand !

C’EST TOUJOURS CHAT DE PRIX !

Petite fable affable

Isaac Newton, las englishe de naissance,
Nul n’est parfait ! bonne pomme levait son nez
Trop souvent de son lourd labeur : la Connaissance.

Pourquoi me direz-vous ? Le petit cabinet,
Comme le sweet home, de ce fort brave homme
Était hanté de chats, tous de très grands gentilhommes
Natifs de gouttière, dont l’aristocratie
Féline se doit d’être en tout noble pays.
Aussi ils entendaient être servis sur l’heure
Partout, tout le temps, que le ciel gris rit ou pleure.

Même aux jours glacés ou ternes qui font l’hiver
De sa contrée, il devait son glorieux office 
Abandonner. C'est là tout l’harassant obvers
D’avoir des bêtes à soi… Et pour quel bénéfice !

Or, gras comme une caille, un de ses familiers
Était, jour et nuit, avec lui, prou cavalier.
Il lui disait : « Je ne suis pas oie qu’on dindonne,
Pas plus que, gros ballot, truite que l’on saumone.
Tu attendras donc, un peu, que j’ai terminé :
La science est sacrée, satané minet ! »

Mais jamais chat, en son vouloir, n’a désarmé.
Et comme il ne prenait plus rien à la légère
Depuis qu'il eut trouvé la gravité, l’aimé
De Thot pour ne plus tant jouer à la mégère
Se prit à réfléchir : il n’aimait à marcher
Que sous les verts pommiers, non pas en son foyer.
Ainsi, inventa-t-il, un matin, la chatière ;
Redevable lui est, depuis, la terre entière !

La nécessité, seule, pousse à inventer
Pour sa tranquillité… non la postérité.

vendredi 12 septembre 2025

HAÏKU'R DE SOUFFLE

En terre de France, on aime hélas souvent,
Autant que nos bons soufflés et nos beaux flans,
Les expressions savantes et les mots ronflants…
 Car le néant aime à s’habiller de vent !

jeudi 11 septembre 2025

HAÏKU CIBLÉ

Pour réussir, vise haut et méfie-toi de qui tire bas !

SI TU PARS MAINTENANT…

Comment savoir si ça valait bien la peine,
Qu’à cœur donnant, j’aie été entreprenant
Assez pour que glisse de l’Amour le pêne,
Moi t’appartenant et toi m’appartenant ?
Qu’aux jours venants, tous deux toujours s’apprenant,
Qu’aux nuits, frissonnants, sans carême-prenant
On aille s’accompagnant et s’entraînant,
Gardant nos âmes unies jusqu’au grisonnant ?

Comment donc savoir si ça valait nos peines,
Ma main t'accompagnant, ta main me tenant,
D’avoir mis, bouillonnants, à nos vies des pennes ?
D’avoir, avenants, toujours à cœur cognant,
Malgré les tournants, vivre en se surprenant,
Se surmenant, s’épargnant, se soutenant,…
Et faire taire bourdonnants ricanants
Qui nous trouvent étonnants, se retournant.

mardi 9 septembre 2025

HAÏKU D’UN SOIR

Pour appâter, un trait de plume vaudra toujours moins qu’une ligne de plombs !

INTIME CONVICTION

Petite fable affable

« Vous aviez étendu votre empire,

dit à la Liberté la Pudeur,
Moins pour le meilleur que pour le pire.

- Oh, la Sainte Nitouche est en pleurs !
Vrai, cette prude est des plus touchantes…


- Jadis, on a dressé maints autels 
À mon saint nom que, pour vous, Méchante,
Le Temps a saccagé et Mortels
Ont outragé pour faire un cheptel
Partout, de toutes les filles d’Eve
Sacrifiées sans Amour et sans trêve.

- Pourquoi cacher toute la beauté
 Que Dieu mit en elles ? Ou bien ôter
Un petit plaisir, tout d’innocence,
Aux fils que notre brave Adam  fit ?

- Parce que si, par quelque décence,
Une fille reste sage et fait fi
Des avances des fats prou grivois,
Elle passe lors, hélas, pour frigide ;
Si elle cède, s’élèvent voix
Qui la diront sous perverse égide !

- Mais c’est leur propre choix qu’elles font ?

- En subissant moultes  pressions,
Est-on vraiment, en ce monde, “libre”
Et choisit-on sa façon de vivre ? »

lundi 8 septembre 2025

HAÏKU D'BOL

Le plus beau cadeau qu’on puisse faire à ceux qu’on aime c’est d’être, soi-même, présent.

dimanche 7 septembre 2025

HAÏKU’N FINÉ

Avec feu le confinement, on m’avait bien rajeuni puisqu’on avait placé un quinquagénaire en quarantaine !

AUBE

Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 14 mai 2025

C’est dur de se lever matin
Soit-on le jour
D’avoir frais un très beau teint
Et neuf toujours
D’échauffer érables et tremblaies
Mais sans jamais se ressembler

C’est dur de se lever matin
Soit-on le jour
De pas avoir l’air éteint
Dire bonjour
Et pour quelque regard combler
De chaudes couleurs s’affubler

C’est dur de se lever matin
Soit-on le jour



vendredi 5 septembre 2025

HAÏKU’MPLI

L’Homme a faim d’amour… jusque’à plus soif.

LES FATS DONNENT LE LA ?

Petite fable affable

Il vivait bien, sans contrat ni contrainte,
Ce rossignol qui aimait à ouïr
Les récriminations et les plaintes
Des autres oiseaux et, mieux, aimait jouir
De leur dépit quand, au plus loin, ses trilles
S’harmonisaient à ces bons vents légers
Du doux printemps qui vont en escadrille.

Nul, et surtout pas lui, donc ne doutait
De son talent… qu’il appelait « génie » !
Donc par bois et guérets, il entêtait…
Las, suffisant jusqu’à la vilenie.

Un matin, merlette l’interpella :
« La modestie embellit fort les êtres
Quand, las, la fatuité nuit à ceux-là !

- Serait-ce là un avis qu’ose émettre
Laideron aussi terne que son chant ?
Pique de jalouse ou vain mot méchant
De qui jamais n’offre rien d’alléchant ?

- Ah, certes je ne suis pas des plus belles
Et, en plus, chante fort mal, Filomèle,
Mais, comme tu vois, je sais aimer, moi,
Et on me rend chacun de mes émois !
Qui, sans espoir de retour à l’autre, donne
Est le plus grand… et tout on lui pardonne. »

mercredi 3 septembre 2025

HAÏKU DE BLANCO

Réparer mes fautes ?… J’ai déjà du mal à les corriger !

LA RÉSILIENCE

C’est y croire encore tant qu’on est pas crevé,
Cent fois tombé et cent-une fois relevé
Car tant qu’on est en vie il faut que l’on espère.

C’est trimer malgré la fatigue et ses coups bas
Ou le manque d’envie, d’horizon, de repère,…
Car on n’a pas le choix quand on est né en bas.

C’est sourire malgré les soucis qui vous pleuvent,
Malgré les tracas et les ennuis qui ont brisé
Vos rêves et, pire, vos jours dévitalisé,
Erodant le moindre mieux en d’usantes épreuves.

C’est toujours s’obstiner, même seul, même nu,
Et vouloir avancer, âme et coeur dans la brume,
Plus loin puis rebondir, sans la moindre amertume,
Face aux refus, aux échecs à flots continus.

C’est s’accepter fêlé, mais pas bon pour la casse
Car tout vous harasse mais rien ne vous terrasse…

mardi 2 septembre 2025

lundi 1 septembre 2025

HAÏKU MINIMUM

Il faut savoir se contenter de peu quand on n’est rien.

ARACHNÉES, REINES DU MONDE

Petite fable affable

Veille à ce que ton projet, ton ambition,
Faute de moyens, ne reste prétention ! 

Araignées colloquaient jusqu’avoir toux en quintes
Dans quelque citrouille ou bien en coloquinte.
Et là, on décida de conquérir le monde
Des hommes, ces bêtes on ne peut plus, las, immondes,
Qui détruisaient, sans fin, leurs œuvres et tatanaient
Sans vergogne leurs sœurs sans jamais se gêner.

« Ils se prennent pour des dieux en leur domicile
Or chez eux le moindre bouffon gagne son pain
Quand meurt de faim le Sage, estimé vil taupin ! »

Bientôt en chaque coin de chaque lieu, aragnes
Tissent en filandières, et pièges, et toiles, avec hargne.
S’étendent vite et prou ces rets et réseaux :
On croyait pouvoir y prendre l’humain museau
Comme petit oiseau, lors qu’ils sont d’importance.
Las, les fils de soie, dont on sait la résistance,

Ne tinrent guère face à plumeaux et balais :

Vite, ils mirent fin aux arachnéens ballets.