Un centre carcéral n’est en rien un juste milieu !
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
vendredi 31 octobre 2025
L’ÉTÉ QU’ON DIT « INDIEN »
Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 24 octobre 2025
L’automne jette ses feux sur l’azur pâli,
Embrase, flambeur, nos horizons à l’hallali
De l’été qui s’enfuit. Les frondaisons s’allument
À la rousse saison malgré les voiles de brumes.
La forêt flamboie entre les ormes vêtus d’or
Et les érables couvert de sang, dont s’endort
Peu à peu la sève, entre le pourpre des chênes
Et les pluies d’ambre des trembles et des saules en peine.
Ramées et feuillaisons sont braises ou tisons ;
Là, peuplier fauve ou bouleau blond éclairent
Le vert profond des résineux qui, en grisons
Que rien ne touche, gardent leur robe fière.
L’automne lance ses flammes vers des ciels ternes,
Nus, désensoleillés, qui désormais nous cernent
- La belle saison rayonnant sous d’autres lunes -
Puis feuillée mordorée se fera bronze et brune.
jeudi 30 octobre 2025
mercredi 29 octobre 2025
HAÏKU DU PROTOCOLE
Parce qu’ils ne sont pas les premiers venus d’aucuns arrivent toujours en retard.
LA REVANCHE DU RONGEUR
Petite fable affable
Un rat vint à un souriceau dépourvu
De tout. Ce monsieur raton, un m’as-tu-vu,
Voisinait avec le pauvret car la fortune
Se joue parfois de nous, farce commune.
Matin, il porta au petit rongeur
Un panier plein d’ordures, sans rougeur
De honte : « C’était pour le vidangeur,
Mais je sais que, toi, tu sauras en faire
Provende je t’offre donc ces affaires ! »
Quelques jours après le traine-ruisseau
Frappa chez son bon voisin riche à sceaux
Avec le panier, propre et plein de roses…
L’autre voyant ce don lui fit; morose :
« Pourquoi, mon ami ?!
- Parce qu’on offre
Plus ce qu’on a au cœur que dans ses coffres ! »
Si on veut t’humilier, sans peur ni pleurs,
Dit merde à qui t’abaisse avec des fleurs !
mardi 28 octobre 2025
lundi 27 octobre 2025
HAÏKU GAGNANT
Quand il est question d’argent, ceux qui prétendent s'en occuper le moins s’en mêlent le plus !
TOUT JUSTE UN AN !
Nos douze mois défilent en farandole apprise
Et en saisons qu’une ronde bien folle a prise…
L’hiver frileux remit le couvert :
Décembre pervers nous prit sans vert ;
Si Janvier ne nous fut que revers,
Février para de vair nos vers.
Puis la bise s’en fut, chassée par une brise
Qui, Surprise !, prit nos heures grises…
Pour que le printemps nous vienne à temps
Mars mit quelques verts sur nos instants ;
Certes Avril se fit pâle, hésitant ;
Mais Mai prit la relève, insistant.
Vint le temps des cerises, du bon air qui grise
Et défrise un azur pur, dès lors sans reprise…
Donc l’été fut opportunités
Car Juin gai nous a bien gâtés
Puis Juillet n’a été que beautés ;
Août ne nous a offert que bontés…
Las, pour ces heures éprises, et parfois qu’on méprise,
L’emprise des vieux vents mauvais vint, par traîtrise…
Et l’automne a fauché nos douceurs,
D’un Septembre encore jacasseur
À un Octobre tout en rousseurs
Pour un blanc Novembre aux froids chasseurs.
Ainsi danse le temps sur lequel on n’a pas prise…
Et voilà comment on prend un an, Belle Marquise,
Nos douze mois défilant en farandole apprise
Et en saisons qu’une ronde bien folle a prise…
dimanche 26 octobre 2025
samedi 25 octobre 2025
LE BUDGET RÉVISÉ
Petite fable affable
Le roi Glouton avait pour grand ministre
Raton laveur qui n’était un cuistre
Mais qu’il prenait, hélas, pour un bouffon ;
Ceux qui règnent avec mépris ainsi font.
Un jour, il fallu renflouer les caisses
D’un État fort mis à mal par la laisse
Des courtisans et, pis, encore à court
À cause des vieux singes bien en cour.
Glouton voulut contributions nouvelles
Affectant favelles et gens de javelles.
« Sire, ne viens pas vous féliciter.
Votre édit est une incongruité !
Fit le rongeur affidé d’un air sinistre.
Avez-vous bien regardé nos registres ?
Qu’avons-nous à gagner à ponctionner
Nos bons retraités désillusionnés,
Les moins favorisés, les plus malades,…
Pour panser le Trésor qu’a la pelade !
- C’est que ceux-là sont bien moins redoutables
Qu’enragés ne songeant qu’à l'abordage
Des sentiers ; avec barricades parfois.
Bien que pour les calmer j’ai moults perdreaux ,
Maints corbeaux sachant contrer leurs haros.
- Jusqu’à ce que ces ballots, las, comprennent
Que tes vouloirs à eux aussi s’en prennent !
- Et puis, tes vieillards vont bientôt crever
Pourquoi donc de les spolier se priver ?
Si ces inutiles courent à l’émeute,
Je lâcherai sur eux mes hordes et meutes :
Les petits et les insignifiants,
Jamais ne seront bien terrifiants !
- Tu es, certes, leur seigneur et leur maître,
Sois leur “saigneur”, tu te feras démettre.
Tous ces faibles, tu les veux miséreux ;
N’oublie jamais : ce sont les plus nombreux ! »
vendredi 24 octobre 2025
HAÏKU DE CHARRUE
Les agriculteurs voudraient des coûts de pousse qui ne soient pas des coups de bambous !
jeudi 23 octobre 2025
HAÏKU’RIR LE GUI EST DOUX
« La crise de la quarantaine » consiste à courir la prétentaine après trente ans !
VIEUX ?
Ma mie, on n’est jamais trop vieux
Pour se regarder dans les yeux
Et s'écrire quelques poèmes
Qui, tous, finissent par « Je t’aime ! »
Avec moins de flammes ce peut
Mais avec tout autant de feu.
Ma mie, on n’est jamais tant vieux
Pour ne pas aller sous les cieux,
Main dans la main, toi, toute en grâce,
Finir ce doux chemin qu’on trace
Désormais certes à pas plus lents,
Mais toujours avec de l’allant.
Ma mie, on n’est jamais trop vieux…
Et même si on est, au mieux,
Que deux corps qui n'ont plus d’âge
Nous refuseront le naufrage :
On se refera des printemps
Pour freiner la course du temps !
Ma mie, on n’est jamais tant vieux
Pour devenir graves et bilieux :
Dans le paix de nos soir tièdes,
Jusqu’au dernier mot, sans nulle aide,
Goûtons, sereins, un chant d’oiseau,
Le parfum des roses en arceaux…
mercredi 22 octobre 2025
mardi 21 octobre 2025
L’ABEILLE DE L’ABBAYE
Petite fable affable
Bruissante et vrombissante une abeille
Solitaire a fait de sa ruche et veille
En un riche et prospère couvent
Toujours bourdonnante cette abeille
Dérange offices, prières et veilles
Ou importune les desservants.
Bref, elle tue le silence austère
De notre brave et bon monastère.
« C’est une créature de Dieu.
Il faut s’en prémunir sans odieux
Procédé ni mortel stratagème ! »
À décrété le Père Abbé, vieux
Et donc sage comme nos aïeux.
« Point de violence ou de blasphème.
Dieu éprouve notre patience
Notre foi et notre clairvoyance ! »
Et face à la bombillante abeille
Toute les issues, lors, on surveille,
Délaissant obligations, devoirs,…
En vain. Puis on arrache les treilles
Qui attirent, hélas ,ces bêtes à merveille.
Pour rien. Ensuite, on scelle, pour voir,
Les fenêtres et condamne les portes.
Chou blanc !… Par nos monts, certains rapportent
Qu’excédés les moines ont aveuglé
Trous de serrures. Sans rien régler.
Parmi leurs bouteille et leurs corbeilles,
Les deux mains se bouchant les oreilles,
Nos saints encasernés par leurs soins,
Moururent en compagnie qui réveille :
Une bruissante et vrombissante abeille
Qui ne cessa de faire du foin…
Il y a toujours faille ou fissure
Pour qui veut chez soi vivre vie sûre !
lundi 20 octobre 2025
dimanche 19 octobre 2025
CONNIVENTS
À mon ami de plume à poils, Loupzen,
le 04 janvier 2024, 6 h 40
Ami bonne ou mauvaise fortune
Notre richesse n’est pas de thune
Mais en virées sur les voies du vent
En ivresses livresques souvent
L’âme hors d’auvent l’esprit dérivant
Dans un monde clivant et décevant
Sur nous bavant
Ainsi bonne ou mauvaise fortune
Joies frustes ou tristesses inopportunes
Allons mouvants mais toujours devant
Le cœur en avant d’êtres vivants
Mi-énervants et mi-émouvants
En fils fervents des soleils levants
Leurs « vies » bravant
Aussi bonne ou mauvaise fortune
Toujours et jamais nous importunent
Alors loin des couvents des fervents
Soyons observants du captivant
Restons l’un à l’autre motivant
Frères de cœur face à l’éprouvant
En ci-devants
samedi 18 octobre 2025
vendredi 17 octobre 2025
LA DETTE & LA DOT
Petite fable affable
Posées sur un antique guéridon, cancanières,
La bourse peu pansue et la grosse aumônière
Causaient gros sous alors qu’il ne faut déparler
Entre gentes dames en société, emperlées
Comme tiares, même de menue monnaie. Drame ?
« Viens m’engraisser, ma petite ! fit l'une.
- Dame,
Vous êtes si peu bourrelée que ça m’effraie !!
Répond alors sans fard notre frêle escarcelle,
Rougissante comme ferait une pucelle.
« Tu peux railler mais tu feras vite les frais
De ma compagnie : j'ai tant d'argent dû non sommes
Offertes. La faute aux débours de mon bonhomme !
- Quoique rondelette, cadette des soucis
Que cet hymen paye, je sais bien mon sursis.
- Car c’est pour moi qu'elle fit un si beau mariage ;
Chose capitale n’est pas sans intérêt
Quels que soient les nom et les rangs ou bien les âges.
Nul n’échappe, ma mie, à mes lacs et mes rêts.
Fille n’est las choisie que pour qu’on me renfloue
À peine dulcinée a-t-elle vue le loup.
- Dette, vous me dîtes, et à date sans doute ?!
Avec moi vous ferez faillite ou banqueroute !
- Il ne voulait qu’avoir et non faire son bien :
À lui son cul, à moi tes écus ! Vieilles lunes
Que l’Amour : « Dessous font des sous ». Et ô combien :
Il lui dit « Mon Trésor » car tu fais sa fortune !
- Son père a toujours dit qu’on peut donner son corps
Mais que deniers se prêtent. À fort taux. Par accord
Notarié. Et donc si ton maître l’engrosse
C’est quelle veut, non qu’il l’ordonne, cuir féroce.
On ne peut pas gagner, gros liards, à tous les coups
Et les noces ont un certain goût… et puis un coût.
Qu’il rembourse donc avec ses bijoux de famille,
S’il lui chaut, ne cause-t-il plus lors que par trilles ! »
Ainsi soit-il ! Femme, ce qui jà est à toi
Doit toujours le rester, sous n’importe quel toit.
jeudi 16 octobre 2025
mercredi 15 octobre 2025
MATINALE SYMPHONIE
Sur une photo de Marc-Yvan Custeau, 1 mai 2025
Le silence embrasse les murmures de la nuit
Et les cieux font éclater leurs noirs murs de suie
Sur un aria de rubis, de grenats, de cornaline
Qu’accompagne un chœur de tourmaline et de citrine.
C’est l’harmonie que nous offre ces petits matins
Brumeux où l’hymne des nues transparentes, au noir éteint,
Joue, en parure ou en boucle, d’éclats d’aventurine,
D’opale, de topaze ou de saphir en vitrine…
L’ombre se tait. Lors, la lumière ambre se déploie.
Son concerto réveille le pays aux abois ;
Les nues font une musique qui les enlumine
Comblant l’oeil blasé à défaut de l’ouïe la plus fine.
mardi 14 octobre 2025
lundi 13 octobre 2025
HAÏKU’LOT ?
La France est une terre de traditions qui se voudraient "éternelles" mais qui cherche toujours un homme neuf.
UN TEMPS DE CHIEN
Petite fable affable
Hélas, il pleut à seaux depuis des jours
Mais Médor décide de faire un tour.
Il croise un chihuahua que la boue crotte
Jusqu'aux oreilles. Et vers lui, il trotte :
« Ami, fait-il meilleur là d’où tu viens ?
- M’en parles pas ! fait le minus. C’est bien
Trop boueux pour une vraie promenade !
- Fadaises ! » Un lévrier irlandais
Qui sur le chemin creux, lui, paradait
En arrivant, fiérot, à leur rencontre,
Les aborde ainsi en faisant prou montre
De piaffe : « N’écoutes point ce fétu !
Ça fange un chouïa, mais l’ami, vois-tu
C’est bagatelle : à peine ma patte
Est-elle, en bout, souillée de cette pâte ! »
- Venez-vous seulement du même lieu ?
- Du même… et par la même voie. C’est mieux ! »
Répliqua le plus petit, vexé.
« Mazette ! »
Fit le corniaud qui lança la jasette.
« Pour sûr ! fit le cerbère. Comme on dit
Chez nous qui sommes bêtes dégourdies :
Chacun, à sa hauteur, voit ce bas monde
Et qui veut savoir le court et le sonde. »
dimanche 12 octobre 2025
samedi 11 octobre 2025
ANTIPODES ?
La jeunesse se fout bien de son avenir
Cherchant plénitude ou turpitudes
Quand la Vieillesse s’accroche à ses souvenirs…
L’une est sans gratitude et sans vraie aptitude
Et la seconde lui est sans sollicitude
Car, toujours, toute en rectitude.
La jeunesse se bat pour son seul avenir
Dans un monde en décrépitude
Quand la Vieillesse, elle, veut la circonvenir…
La première est fougue, expériences et inquiétudes,…
L’autre n’est que sagesse, Expérience ou habitudes
Et, las, aussi, désuétude.
Nos jeunesses et la Vieillesse sont à honnir
Chacune en leur attitude, à leur altitude
Et, les fers fiers de leurs certitudes à bannir …
Pis, enfermées dans leur mortelles solitudes,
Sans gratitude, égard ni, mie, mansuétude,
Leur vie n’est que vicissitudes.
vendredi 10 octobre 2025
HAÏKU TACTIQUE
Politique : petit magouilleur qui se pense fin stratège ou petite frappe qui se croit « parrain ».
jeudi 9 octobre 2025
HISTOIRE VRAIE
Petite fable affable
« Ah il faudrait beau voir : Non seulement
Vous me passez devant, insolemment,
Mais vous me traitez de “connasse” quand j’exige
D’être servie avant vous. Ça tient du prodige ?!… »
Ces mots amers furent prononcés
Par une dame fort courroucée
À quelque vieux tronc, sans façon, dans le commerce
Que je fréquente et où, contre quelques sesterces,
On vend, avec amour, de bons pains
Et à n’importe quel turlupin.
Puis, notre grincheuse servie à la bonne heure,
Les vendeuses, et à mes yeux c’est une gageure,
Sans qu’un seul mot ne fut prononcé,
Ni échanger un sourcil froncé,
Ont servi, avec leur habituel sourire,
Tous les clients présents qui évitaient de rire
Sauf, bien sûr, notre antique grognon
Qui partit, encore plus ronchon,
Gros Jean comme devant, pestant contre les femmes
En des termes qu’on ne dit qu’en étant infâme.
C’est là saine solidarité
Qu’on dit aujourd’hui « sororité »
Car, sales bonhommes, l’offense faite à une
Est toujours une insulte proférée à chacune !
mercredi 8 octobre 2025
mardi 7 octobre 2025
VIOLENCE GRATUITE
Cette nuit est martelée de pluie…
Abrutis de bruits et assommés de sons,
Nul, las, n'en jouit quand elle nous fuit,
Saoulés qu’elle nous testonne à l’unisson.
Là, en voulant battre le pavé
Elle le rudoie à le laver
Bien qu’elle l’estampe d’éphémères piastres
Rondes et brillantes comme de petits astres.
La pluie ennuie autant qu’elle fuit
Cognant rênes et arçons, châtiant les caissons.
On essuie la cinglante cinglée qui bruit,
Tout en frissons, chevaux en caparaçon.
Rossent le carrosse pilonné
Ces coups qui voudraient le poinçonner
De sequins d’argent qui toquent et tambourinent,
Molestant, fustigeant plus que la berline.
Rues faites pertuis, débords de puits,
Blessés par les flots qui les choquent, brutaux,
N’ont pas de ressui ; aux murs enduits
Que malmène l’eau aux horions,
L’averse est fouet, heurts et tabassée
Comme sous qu’on ne sait ramasser.
Par la ville éprouvée, transpercée, ces gouttes,
Offertes en aumône, meurtrissent sans doute.
lundi 6 octobre 2025
dimanche 5 octobre 2025
HAÏKU ANTIDATÉ ?
Jadis on me priait, l’été venu, de rester coi car j’étais trop vite en nage…
En âge de quoi ? Mon hiver arrivant, je ne le sais toujours pas !
LA LIMACE & LE LIMAÇON
Petite fable affable
Trop bavarde pour laisser indifférent,
Trop vile pour qu’on en vienne au différend,
Une limace se moquait de ses prochaines
Et de ses prochains, partout et à la chaîne.
Ce matin-là, c’est un très gros escargot
Qui fait, las, les frais de notre virago :
« Ah, quelle maison, mon ami !… Je suis sûre
Qu’on y logerait, sans créer de fissure,
Au moins trois de mes pareilles en sus de vous.
- Le nudisme, chez les miens, est un tabou
Quoique rosée rafraîchit les idées, dame ! »
Piquée la baveuse rétorque : « Quel drame
D’être obligé de porter, et quelque part
Où tu ailles, ton foyer, gros poupard ! »
Alors, le cornu réplique à la futile :
« Un fardeau est léger dès qu’il est utile ! »
samedi 4 octobre 2025
vendredi 3 octobre 2025
RÉVEIL AUTOMNAL
Sur une photo de Marc-Yvan, Custeau, 2 octobre 2025
Sans légère gaieté ni un soupir à l’âme
L’aurore allume ses lueurs faute de flammes,
Sur un bon matin morne venu d’un lointain
Éteint, tueur d’une nuit sans charme ni tain
Avec, las, ses pénétrantes fraîcheurs d’eaux vives
Suspendues à un infini parti, convive
Désormais d’un autre abîme sis au fin fond
De confins d’ombres d’un sombre des plus profonds.
Ainsi a fui loin l’angoisse des ciels extrêmes,
Mais l’espace excessif des frayeurs nocturnes aime
Parfois la brume de l’aube qui se complait
À vêtir un jour né ailleurs, encore incomplet.
Sans un bruit, çà ou là, choses et roses s’éveillent ;
On devine qu’un soupçon de lune les veille.
Les toits humides fument et puis l’eau, à nouveau,
Cause aux ruisseaux gonflés où boit velle ou bien veau.
Un vent, discret, distrait, s’emmêle enfin aux branches
Explorant l’abysse de cieux dont l’azur flanche,
Immensité insondable, Olympe sans Dieux
Depuis que l’Homme le a quittés sans adieux.
Lors, la vie loin, des villes, reprend haleine
Pour qui habite ou erre en la grande plaine
Au gré des voix pendues aux arbres tout ajours
Et perdues dans la verdure de ce nouveau jour.
mercredi 1 octobre 2025
SAGESSE AMAZONIENNE
Petite fable affable
La forêt est vierge, sombre tant elle est dense
Même en groupe ça n’a rien d’un parquet de danse !
Le guide est formel : « Nous ne pourrons traverser :
Il y a piranhas dans cette eau plus qu’assez
Pour nous dévorer crus. Voyez-les jà qui tournent…
À moins qu’un brave courageux ne les détourne
Il nous faut rebrousser sur des lieues le chemin,
Sans savoir quel danger, las, nous viendra demain.
Ah si seulement se trouvait un téméraire
Parmi vous pour ces monstres voraces distraire ! »
Soudain, là, on entendit un énorme plouf
Suivi de cris de crainte et puis du grand barouf
Que ferait un nageur novice que noyade
Guette ou, dans ce cas-là, une infâme brouillade.
Le reste du groupe put traverser un cours
D’eau dont les cerbères voulaient faire la cour
Au valeureux qui les battit de peu à la course
Et gagna l’autre rive au bout de ses ressources.
Le guide félicita ce casse-cou d’avoir
Osé se jeter à l’eau sans mie s’émouvoir
D’un danger si mortel pour le seul bien du groupe.
Et on célébra sa bravoure tant et plus
Avant qu’il ne puisse dire, l’olibrius.
« Moi, je n’a pas plongé ; on m’a poussé, par contre
Car jamais je n’aurais abîmé cette montre ! »
Stupeur générale. Son épouse alors prit
Et dit, comme en s’excuse, à son mari surpris :
« Derrière toutes les réussites d’un homme
Se cache le vouloir une femme, bonhomme ! »
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