Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 25 octobre 2025

LE BUDGET RÉVISÉ

Petite fable affable

Le roi Glouton avait pour grand ministre
Raton laveur qui n’était un cuistre
Mais qu’il prenait, hélas, pour un bouffon ;
Ceux qui règnent avec mépris ainsi font.

Un jour, il fallu renflouer les caisses
D’un État fort mis à mal par la laisse
Des courtisans et, pis, encore à court
À cause des vieux singes bien en cour.
Glouton voulut contributions nouvelles
Affectant favelles et gens de javelles.

 « Sire, ne viens pas vous féliciter.
Votre édit est une incongruité !
Fit le rongeur affidé d’un air sinistre.
Avez-vous bien regardé nos registres ?
Qu’avons-nous à gagner à ponctionner
Nos bons retraités désillusionnés,
Les moins favorisés, les plus malades,…
 Pour panser le Trésor qu’a la pelade !

- C’est que ceux-là sont bien moins redoutables
Qu’enragés ne songeant qu’à l'abordage
Des sentiers ; avec barricades parfois.
Bien que pour les calmer j’ai moults perdreaux ,
Maints corbeaux sachant contrer leurs haros.

- Jusqu’à ce que ces ballots, las, comprennent
Que tes vouloirs à eux aussi s’en prennent !

- Et puis, tes vieillards vont bientôt crever
Pourquoi donc de les spolier se priver ?
Si ces inutiles courent à l’émeute,
Je lâcherai sur eux mes hordes et meutes :
Les petits et les insignifiants,
Jamais ne seront bien terrifiants !

- Tu es, certes, leur seigneur et leur maître,
Sois leur “saigneur”, tu te feras démettre.
Tous ces faibles, tu les veux miséreux ;
N’oublie jamais : ce sont les plus nombreux ! »

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