Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 3 juin 2021

PAS D’HAÏKU !

Ce qui me fait ch…, je le confesse, c’est que ce que pensent les trous-du-cul n’est souvent pas sans fondement.

PAROLES D’EN BAS

Cycle pyrénéen

La montagne a mis son col d’hermine,
Pour mieux étouffer tous mes mots
Plus noirs qu’une galerie de mine.
Ils ne souilleront pas les rameaux
Blanchis accrochés à la muraille
Ni leur lourd manteau dèjà sans faille.
 
Mes vers, dès lors, resteront terrés
Aux vallées des pensées et des songes,
Car gravir la feuille inaltérée
Pour devenir l’un de mes mensonges
Couchés sur quelque papier blanc
Leur est aventure en faux semblant.

Froide ascension, chute glaciale
Ne m’intéressent plus. Fin des rappels.
Plus de ces randonnées spéciales,
Cœurs encordés, de lointains appels
Lancés de mon versant vert au vôtre
Je laisse cimes et pics à d’autres…

mardi 1 juin 2021

HAÏKU NIT

Le plaisir se cueille, la joie se glane mais le bonheur se cultive…

LE CRÉPUSCULE D’UN MONDE

Petite fable affable avec l’aimable
- et involontaire - complicité d’Élisa

C’était un mardi, s’il m’en souvient.
Il faisait alors un temps de chien ;
Un de ceux donc où l’on ne saurait mettre
Un chat dehors. Pourtant fuyant son maître
Ce félin, l’insomnie faisant son nid
Au cœur de sa nuit vaquait. Sans déni
C’était prendre un gros risque à l’heure où d’autres
Habillent leur sommeil de rêves, vautrent
Dans des songes fous les si tristes jours
Qui font le fil du terrestre séjour.

C’est ainsi que Matois, nom du noctambule
Matou, tint un vrai conciliabule
Avec Cocoterine au poulailler
Voisin. Car, quitte à être prou raillée,
Elle refusait de mettre la tête
Sous l’aile  à la nuit tombée : pas bête,
Selon ses propres dires, la pluie lustrait
Son plumage, embellissant ses attraits.
Vu sa couleur, cette piquante poule
Se disait « de Roussie », morguant toute foule.

« Pourquoi ce col hautain et cet œil méchant ?
Fit le chat dans son parler qui est chant.
- Mais parce que je m’aime et, plus, que moi n’aime.

- Rien ne vaut « l’amour des autres ». Il mène
Mes pattes à toi, ce soir, car pour mon bon
Hôte je cherche un présent. 

- Vagabond,
Sache que « l’amour des autres » est fugace
Sensation, « l’amour de soi », s’agace
L’emplumée, un durable sentiment !

- … Qui ne va guère loin, bel excrément
De fumier, qu’au bout de sa vie propre !

- Qu’y a-t-il donc après, dis-moi, Mal-Propre ?

- Mais le souvenir qu’on laisse de soi,
Plus chaud que laine et plus doux que soie ! »

Et il estourbit du croc et des griffes
La beauté égoïste pour l’offrir
À la main qui le nourrit sans coup férir.
Celle-ci la dédaigna mais, sans paraître,
 Le propriétaire du volatile, être
Vindicatif, a tout vu. Et ainsi
Naquit une querelle de gens rassis,
Une de ces guerres de voisinage
Qui, las, se perpétuent à travers les âges
Pour « l’amour des autres » prôné tout haut
Par un chat, bon apôtre un peu chameau…

lundi 31 mai 2021

HAÏKU NOCTURNE

La lune jette par sa fenêtre l’argent de ses nuits…

ENTRE MOUFLETS

Cycle toulousain

Chemins de terre et murets de pierres 
Nous les minots, nous les drollets,
On poussait comme grandit le lierre,
N’ayant lors pas d’autre rôlet,
Les hommes étant tôt matin aux caroles 
Et les femmes maniant les cassoles.

Oui, nous les gafets, on jouait.
Loin de l’œil des ménines rouméguant,
Alors que les vieux houaient
Et rouspétaient, toujours prêts, comme onguent
Aux bosses, à refiler une tèque
À qui avait fait, par trop, le quèque,
En se plaignant qu’on ne levait jamais
Une paille de par terre. Ja-mais.
Pourtant nous allions à toute blinde,
Plus paonnants que nos poules d’Inde.

Nous étions presque tous, pour sûr, 
De bonne graine, qui fait cette mauvaise 
Herbe qui court entre les cailloux durs
Au bord de nos chemins, qui prothèse
Les pierres au pied de nos murets,
Chaque jour mettant pour nous, vrais furets,
Longtemps à devenir demain, les Belles
Ne manquant pas à ce décor rebelle.
Courant à fum, de voltes en virets,
On savait tout de nos bois et des prés.

Las, nous ne pensions pas à elles
Qui nous voyaient comme autant de « bécuts »,
Attendant un galant de venelle
Qui cacherait un félibre à luth
Derrière tout goujat passant par leur fenêtre.
Pour elles, le matin embrassait, sans être,
Vite le crépuscule, aux fourneaux
Où les rivaient us, confessionnaux,…

Pas dupes de leurs jupes, nous les drolles
Jouant les drilles et des trilles, frais
Comme gardons hors d’eau qui se trantollent,
Nous vivions en galapians, gais
Lurons délurés. Comme les vents : libres.
Farnouses et testuts. En équilibre.
Jamais fripons avec les jupons.
L’avenir, jà, préparant son harpon.

Lors, on nous mettrait aux champs pour qu’on n’aille
Pas rejoindre les rangs de la canaille.
Le duvet devenu sombre et dru,
Atal con. On serait enfin adultes
Et pour nous résonneraient, les mots crus
Qu’on emploie dans le travail et son tumulte,
Les « Aviso-té ! », les « Malfiso-té ! »
Et les éternels « Afano-té ! »…

dimanche 30 mai 2021

HAÏKU DE MONDANITÉS

Mercredi 27 mai : visite du Recteur, de l’Inspecteur d’Académie, du sous-préfet et des édiles locaux. 

Début prévu des réjouissances : 14 h 30. 

Ponctuel, comme à son habitude, le recteur fait savoir à 14 h 45 qu’il ne sera là qu’à 15 h 30… 

La ponctualité n’est que « la politesse des Rois ». Et nous sommes en République, il faut savoir le rappeler !

 Miracle, il pointe le bout de ses chaussures cirées en nos pénates briquées à 15 h pour la petite sauterie prévue…

 Joie : pour une fois, il a eu 30 minutes d’avance sur son retard !

samedi 29 mai 2021

HAÏKU « A »

On me suppose « avoir des lettres » alors que je ne possède, comme tout un chacun, que les 26 de notre alphabet. Pas plus ; pas moins !


CHATS & CHIEN

Petite fable affable

Les Anciens prétendaient qu’un mauvais accord 
Vaut mieux qu’intervention d’un tiers corps.
On en fit mille contes et tout autant de fables
Nés d’auteurs plus doués que moi, plus affables.

Ici, deux chatons, bien en cour, en tout cas
Dans la mienne, souhaitaient faire un bon en-cas
D’un gros bout de lard volé je ne sais à quelle
Cuisine voisine. D’où dispute à séquelles
Et querelle digne de l’Antique en jouant
Du croc et du crochet, tout en se conspuant.
Un cabot des rues, que cette algarade attire,
Se saisit de l’objet du combat et des bretteurs
Faisant, en deux coups de gueule, taire leur ire
Et leur voix de vindicatifs spoliateurs.

Au-delà de nos différends, à nous entendre
Cherchons, sinon quidam viendra nous étendre…

vendredi 28 mai 2021

HAÏKU FATAL

Pourquoi, en nos cimetières, les défunts sont-ils tous « regrettés » et aucun « regrettable » ?

jeudi 27 mai 2021

HAÏKU QUI NUIT ?

Le rêve est le clair de lune des nuits les plus sombres.

AU DÉPART

Comme une vieille voie ferrée oubliée
Qui court la campagne et que l’on laisse rouiller,
Aux éléments et au temps, ma vie est une ligne
Restant, en dépit de tout et malgré vous, rectiligne.

Souvenir de voyages d’hier entre prés et vignes,
Rappel de gares usées au décor dépouillé,
De pas perdus et de foules qui vadrouillaient,…

Comme des rails qu’on ne pourrait plus aiguiller
Je vais un chemin qui ne sert à rien, voie maligne
Destinée au. néant, qui entend rester digne
Quoique abandonnée, par tous les vents habillée.

Image d’un  passé laissé à la consigne,
Dans quelque nuage de vapeur crachouillé,
Au son bref d’un sifflet qui les tympans graffigne…

mardi 25 mai 2021

HAÏKU VERTURE

Qui ne dit rien ne fait souvent pas mieux !

VIVE LA MARIÉE !

Petite fable affable
« Femme toujours à la femme est funeste ;
Vieilles surtout sont pires que la peste. »
Barthélémy Imbert, Auberée (1788)

Chez les molosses, colosses bouffeurs d’os, sont noces :
Belosse, la fille du roi de ces crocs féroces,
Épouse, la gueule au gloss, en virginal péplos, 
Un certain Hippocampéléphantocamélos.

On a amené, pour l’amen à l’hymen, une foule
De familiers et d’alliés qui se défoulent
Sur les tourtereaux qu’on imagine, et ça sans fard,
Elle ingénue volage et, lui, cocu soiffard.

C’est surtout ce qu’en dit le concile des séniles,
Lices à lisse pelisse et peau qui plisse en chenil.
« “Fidèle et sage ” avec ce gros museau juvénile,
Sornettes ! fit l’une : c’est gage de douleurs en mesnil !

- Les tendrons n’ont d’amis que suborneurs car Jeunesse
Est, surtout quand on a ces charmes-là, traîtresse.

- Si fille ne les a pas offerts, femme les leur donnera…
Car si elle ne l’a pas fait elle le fera ! »

Sachant bien quelle fumée sort de ces conclaves,
Le père de l’épousée va aux chiennes faisant enclave
Parleresse comptant les galants et les amants
À venir de la rosière au minois si charmant,
De la jouvencelle fraîchement baguée qui, pucelle
Jouait  nymphe farouche et timide jouvencelle.

Il les salue avec les révérence et respect dus,
S’enquiert de leur bien-être, l’air détendu.
Les vieilles, flattées, invitent leur bon hôte
À discuter mais il glisse, alors, à ce ban de dévotes :
« Je hais qui prétend voir dans l’ambre de l’avenir
L’ombre de ses plus inavouables souvenirs… »

lundi 24 mai 2021

HAÏKU DE CLAQUE SONNE

L’habitacle de mon automobile est parfumé de « senteurs boisées »…
 Normal, pour un cercueil roulant !

dimanche 23 mai 2021

MOUCHE HAÏKU

J’aime à cibler ceux que je voudrais avoir dans le viseur.

QUAND J’ENVIAIS JANVIER

La nuit en mal d’aurore accouche d’une aube 
Blafarde qui pousse des cris d’oiseaux 
Effarouchés. La pénombre qui se dérobe
Enfante une aurore au ras des roseaux.

Là, les toits blanchissent sous le poids de la neige
Qui vieillit l’ardoise lassée d’été
Et la bise balaie le bourg, le piège
Dans l'attente monotone, hébétée,
D’un temps assoupi par le grège sortilège
Qui givre jusqu'aux livres affétés,
Pris de langueurs face au risque d'un long siège.

Sous ce linceul plus lourd que marbre pâle et poli
Au bois dormant, engourdis de silence,
Appesantis de flocons. Tout en mélancholie,
Quelques arbres gourds devenus, hélas !, nues lances
Malgré le vent, face à un astre dépoli,
Frileux et aphones, jettent au sol tout en dolence
Des ombres affadies, timides. Grises folies.

Dans les lueurs blafardes d’un jour crème
Aux reflets d’ivoire irisés, ce blanc matin
Opalin nous ouvre son manteau blème
Pour allaiter, dans la moire de cristaux satins,
D’un lait de glace des heures qui traînent,
Lasses, dans ces vies de traîne-patins
Où l’on va s’enfermer, aujourd’hui. Sans peine.

Alors qu’écume quelque brume, au loin,
Les fenêtres s’allument, ici, ailleurs, une à une,
Pour donner de la clarté à ce jour qui point
Mais somnole encore avec la nouvelle lune.

samedi 22 mai 2021

HAÏKU VIF

Les facéties les plus folichonnes sont les péripéties d’une farce farfelue qui s’appelle « la Vie ».

vendredi 21 mai 2021

HAÏKU DON

Face aux boudins à badine mon bedon badin se bidonne…

JUPITER, DIEU DES VIEUX

Petite fable affable

Depuis sa déchéance de l’Olympe, 
Il n’était seigneur moins commode que Jupin.
Moins chargé d’ans que son Héra sous sa guimpe,
Plus fougueux que prudent, il fut un turlupin
Bougre et volage au long de son plus jeune âge :
Entre beuveries riches en vanteries 
Célestes et mille orgies toutes en menteries,
Il faisait carrosse et bombance hors son ménage.

Mais désormais son cheveu étant plus blanc que gris
On peut le voir souvent songeur, parfois aigri,
Jouant au philosophe face aux badinages.
Mais sa jeunesse avait quelque peu vieilli.
Il ressassait ses souvenirs sur les Hommes
Vêtant ses mémoires revisitées, bonhomme,
Et sa vie allant de guingois, d’un vert treillis
De paraboles animales pour Guillaume…
Les nuits sont si longues aux esprits embrouillés
Avant de se muer en demain sans saillie !

C’est pour cela que le fabuliste existe
Et que l’apologue fait toujours branle-bas
Car, quoi qu’en disent certains anciens sophistes,
« Autre temps, mêmes mœurs ! » sur notre Terre d’en bas.

jeudi 20 mai 2021

HAÏK(r)U AH !

Je crois qu’il y a longtemps que je n’ai croisé de croisés en nos croisées et autre croisements. Sauf, les bras en croix !


mercredi 19 mai 2021

HAÏKU IVRAIE

Pour me dérouiller j’aime à croiser le fer et fais railler les “gonds“…

AUJOURD’HUI…

Aujourd’hui , enfin, je vais donner libre-
Cours aux passions et pulsions. Vivre.
Au diable, le boulot ou les boulons,
Les rouquins tromblons et les bouquins oblongs.
Je vais me saouler de toi, me griser, être ivre
De jeux et de joie oubliant tout savoir-vivre.
Aujourd’hui, c’est l’oubli de ce qui fait
Que j’ai gueule enfarinée, regard défait,…

Aujourd’hui, je vais braver mes habitudes,
Fouler l’interdit avec béatitude.
Oui, fi des copies et foin des copains,
Du train-train : on mangera d’un bout de pain.
Je fuis, un temps, les craintes, les contraintes
Emprisonnant mes jours en piteuses plaintes
Ressassées, en frustrations éternelles.
Aujourd’hui, point d’avenues : des venelles !

Aujourd’hui, vrai !, j’irai pour une fois
À mon train pas à celui qui, parfois,
Me fait perdre pied, nome mène à l’abîme
De questions sans réponses, anonyme
Dans une vie qui file comme les vents.
Alors c’est décidé, dit, et c’est pas souvent,
Que Râ rit, sourit, ou que les limbes pleurent
Aujourd’hui : c’est grass’ mat jusqu’à… sept heures !

mardi 18 mai 2021

HAÏKU PLEMENT

Une femme qui a un amant peut s’en offrir deux ou d’autres ;
Mais que peut-on donner de plus à une femme qui a un amour ?