Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 23 mai 2021

QUAND J’ENVIAIS JANVIER

La nuit en mal d’aurore accouche d’une aube 
Blafarde qui pousse des cris d’oiseaux 
Effarouchés. La pénombre qui se dérobe
Enfante une aurore au ras des roseaux.

Là, les toits blanchissent sous le poids de la neige
Qui vieillit l’ardoise lassée d’été
Et la bise balaie le bourg, le piège
Dans l'attente monotone, hébétée,
D’un temps assoupi par le grège sortilège
Qui givre jusqu'aux livres affétés,
Pris de langueurs face au risque d'un long siège.

Sous ce linceul plus lourd que marbre pâle et poli
Au bois dormant, engourdis de silence,
Appesantis de flocons. Tout en mélancholie,
Quelques arbres gourds devenus, hélas !, nues lances
Malgré le vent, face à un astre dépoli,
Frileux et aphones, jettent au sol tout en dolence
Des ombres affadies, timides. Grises folies.

Dans les lueurs blafardes d’un jour crème
Aux reflets d’ivoire irisés, ce blanc matin
Opalin nous ouvre son manteau blème
Pour allaiter, dans la moire de cristaux satins,
D’un lait de glace des heures qui traînent,
Lasses, dans ces vies de traîne-patins
Où l’on va s’enfermer, aujourd’hui. Sans peine.

Alors qu’écume quelque brume, au loin,
Les fenêtres s’allument, ici, ailleurs, une à une,
Pour donner de la clarté à ce jour qui point
Mais somnole encore avec la nouvelle lune.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire