Petite fable affable
Qui vous dit « bête comme une oie » ferait mieux
De méditer ce fait connu jusqu’aux cieux.
Lorsque Râ reste froid aux plaisirs de ce monde,
À deux doigts de gagner les jardins du Ciel,
Préfère se cacher au fond des flots et de l’onde,
Les escadrilles d’oies vont goûter au miel
D’un séjour plus doux que celui que promettent
Les premiers frimas à nos pauvres pommettes.
En formation, leur vol sillonne les nues
Mené par une oie qui sait la voie et le mène
Sans nul excès au but qui était convenu.
Elle assume son rôle, et se met à la peine,
Pas comme ces doctes responsables de tout,
Coupables de rien au moindre mauvais coup.
Pour le bien de toutes, elle mène la danse,
Garante de la bonne fortune de leur vol.
Avec leur aval, elle donne la cadence
Sans qu’on lui conteste la pause ou l’envol.
Et dès qu’elle fatigue, elle cède la place,
Offrant la tête de cette flotte à moins lasse.
Et elle rentre alors dans le rang, sans ronchonner.
Ainsi de suite, changeant dès que nécessaire
De cheffe, ce V assume sa destinée
Sans qu’aucun de ses membres ne fasse d’ulcère,
Ne se sente relégué ou abandonné
À finir oublié, à périr condamné,…
Que ces pratiques inspirent donc nos politiques,
Gens de peu d’éthique, s’accrochant comme tiques…
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