Quand j’étais môme et foutais mon bran
Les Grands, les vrais, ceux qu’avaient du cran
Me viraient fissa à coups de pompes
En criant jusqu’à ce que je rompe :
« T’es qu’un pauvre blanc-bec,
Casse-toi, mec ! »
Puis me sont venus dix-huit balais
Et des poils sous le nez, en legs.
J’ai voulu me ramener ma gueule,
Ma mère qui nest pas une veule
M’a dit du bout du bec :
« Casse-toi, mec ! »
Et je m’suis trouvé un vrai boulot
Je posais mon cul comme un ballot,
Parlotte et pipi, de pause en clope,
Quand le boss voulait que je galope :
« Tu te crois au Québec ?!
Casse-toi, mec ! »
Quand j’ai trouvé enfin ma poupée,
Tout affalé sur le canapé
C’était télé, les potes, la bière,…
Ça a tourné à la pétaudière,
Finis viole et rebec :
« Casse-toi, mec ! »
Puis j’ai erré, tout seul, par les rues
N’ayant plus rien que du vin bourru,
Poux et puces pour habiter mes hardes.
Les gens tonnaient d’une voix gueularde :
« Il pue, ce sale pec’ :
Casse-toi, mec ! »
Et je suis mort, oui, moi le zéro,
D’un “pas assez” ou alors d’un “trop”,
Je ne sais, et vais direct au Père,
Auréole en biais, bedon prospère,
Qui hurle d’un ton sec :
« Casse-toi, mec ! »
Donc j’me suis cassé chez le cornu
Où il fait chaud et où l’on vit nu.
Il m’a accueilli, d’un ton amène,
M’offrant les meilleurs crus du domaine :
« Reste-là, mec
Car, sans déc’,
C’est le nec
Ici, Mec,
Pour les pec’
Qui l’ont sec.
Reste-là, mec !
Plus d’échec ,
Que du teck
Du bifteck,…
Ici, Mec !
Mille breaks,
Cul avec,
Fille ou Grec,
Reste-là, mec ! »
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