Petite fable affable
Pourquoi les gens qui se font trop chier
Viennent-ils toujours nous emmerder ?
Aimant autant chanter que cacarder,
Cherchaient à intégrer une chorale
Bien qu’un rien leur amenât ire ou râle,
Car c’étaient des animaux exigeants,
Ayant toujours un « Je veux ! » sur la langue.
Malheur ! Rien n’était, pour ces “indulgents”,
Jamais assez bien au ras de la fangue.
Ils nomadisaient donc, de chœur en chœur,
Connus comme loup blanc, laissant rancœurs
Et rancunes après leur bref passage :
Partout, on les chassait dès qu’ils lassaient,
Ces “sympathiques” ayant pour message :
« “Peu” est insuffisant ; “trop” juste assez ! »
Lui, chanteur se pensant incontournable,
Était un raseur, barbant à l’extrême ;
Chanteuse se croyant indispensable,
Sa potiche était pis que cruche même.
Et, ne supportant pas d’être crottés,
Ils étronnaient comme pour saboter.
Or, dans l’herbe, une affirmation gratuite
Est rarement payante et se paie cher.
C’est donc pour cela qu’ils prenaient la fuite
Prétextant qu’il leur en coûtait bien trop
De se donner autant, partaient au trot,
Ou étaient exclus, de forte manière,
Les autres prétendant bien haut et fort
Que ces vantards de maquis sans bruyère
Étaient trop bien pour qui ne fait qu’efforts !
Toujours plus loin, partaient nos sautillants
Se croyant brillants, n’étant que bruyants.
Les insectes suffisants ont, pour eux,
Oc, de ne jamais être nécessaires,
Ils ne manquèrent, après leurs adieux,
À personne : on chanta sans ces faussaires
De la convivialité autant
Et aussi bien - voire mieux - qu’au bon temps
Où on ne les connaissait pas, Madame,
Car la vanité corrompt notre allant
Et, n’affectant pas seulement notre âme,
Elle atténue, en nous, tous nos talents.
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