Comme pour un peu s’assouplir,
Les vieux arbres étirent leurs bras,
Pointent leur doigts vers l’embarras
Du ciel avant de s’assoupir,
Leurs pieds cachés sous le tapis
Épais ici, là décrépi,
Collant et luisant, mordoré,
Dans leur chevelure tombée
Au gré de vents, soudain plombés,
Venus, matin, les perforer.
Le ciel noueux a pris le deuil.
Il est la tombe du soleil
Et les nues cachant son sommeil
Couverclent le triste cercueil.
L’été, avec lui, enterré
Emporte nos joies altérées
Vers une toute autre saison
Qui éteint les cœurs à l’excès,
Étreint les corps soudain glacés,
Ternissent, ombrent ma raison.
Parapluies et parkas pressés
Colonisent rues et trottoirs.
Le vent du Nord s’y fait battoir,
Couteau inca, lame stressée
Transperçant tous les cache-nez,
les visages enchifrenés,
Et les pulls grossis, remaillés,…
La pluie s’invite à ce ballet,
Glaçant sourires en allés
Et yeux à peine entrebâillés.
Tout transi, j'erre dans le froid,
La tête vide, l’esprit las,
Rôdant ici, m’égarant là.
Et sans envie, et sans émoi,
Privé d’âme, déambulant,
Bout de chair dérivant
En quête d’un port, d’un espoir,
Je vais, le jour virant au soir,
Et vis comme un vrai survivant
Les vieux arbres étirent leurs bras,
Pointent leur doigts vers l’embarras
Du ciel avant de s’assoupir,
Leurs pieds cachés sous le tapis
Épais ici, là décrépi,
Collant et luisant, mordoré,
Dans leur chevelure tombée
Au gré de vents, soudain plombés,
Venus, matin, les perforer.
L’hiver prévient, il approche
Pas à pas, de proche en proche.
Il est la tombe du soleil
Et les nues cachant son sommeil
Couverclent le triste cercueil.
L’été, avec lui, enterré
Emporte nos joies altérées
Vers une toute autre saison
Qui éteint les cœurs à l’excès,
Étreint les corps soudain glacés,
Ternissent, ombrent ma raison.
L’hiver s’en vient, il approche,
Pas à pas, de proche en proche.
Colonisent rues et trottoirs.
Le vent du Nord s’y fait battoir,
Couteau inca, lame stressée
Transperçant tous les cache-nez,
les visages enchifrenés,
Et les pulls grossis, remaillés,…
La pluie s’invite à ce ballet,
Glaçant sourires en allés
Et yeux à peine entrebâillés.
L’hiver advient, il approche
Pas à pas, de proche en proche.
La tête vide, l’esprit las,
Rôdant ici, m’égarant là.
Et sans envie, et sans émoi,
Privé d’âme, déambulant,
Bout de chair dérivant
En quête d’un port, d’un espoir,
Je vais, le jour virant au soir,
Et vis comme un vrai survivant
L’hiver revient, il approche,
Pas à pas, de proche en proche.
Illustration : Camille Lesterle, avril 2015
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