Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 21 avril 2017

LA PINTADE GAULOISE

Petite fable affable

Une grasse pintade à son automne,
Mariée à un paon à sonotone,
Parce que la luxure est un péché
S’essaya, matin, au libertinage.
Ses humeurs les plus folâtres penchaient
Pour ces bacchanales d’un tout autre âge
Dont la Religion nous a guéris
N’en déplaise aux oreilles aguerries.

Plongeant à deux ailes dans la débauche,
Elle vécut privautés ou bamboche,
Ces jeux et ces joutes qu’on nomme orgies,
Se permettant donc toutes les licences.
Notre paillarde était toute énergie,
Dans des bacchanales tout d’indécences,
Se donnait, s’offrait, grimpait aux rideaux,
Avec pour alibi sa libido.

Un jour qu’elle était à ses fredaines,
Un renard ayant un creux en bedaine,
Fit, là, une autre noce au poulailler
De la pintade devenue lubrique.
Croquant la volaille qui criaillait,
Saignant paon sourd dingue et poule hystérique
La poursuivant de ses assiduités
Oies, canard ou poussins qui cuicuitaient…

Dans le stupre, au loin, nageait la pintade
Quand le roué faisait ses incartades,
Traquenardait sa demeure éventrée
Et son peuple d’innocentes victimes.
Ivre d’excès, voyant, enfin rentrée,
Le carnage, notre dissolue estime :
« Plus que nos vertus, les vices grivois
Sauvent nos vie pourvu qu’on y pourvoit ! »

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