Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 29 avril 2017

LES CORVIDÉS AUPRÈS D’UN CORPS VIDÉ

Petite fable affable

Une vielle corneille et un tendre corbeau
Se disputaient, méchants, un morceau de turbot
Volé à quelque étal que son bon propriétaire
Avait abandonné, un temps, ayant mieux à faire
Aimant fort jouer, à tout venant, les barbeaux.

Mais la vieille peau est, là, des plus tenaces
Jouant de ses serres et, pis, de la menace
Quand, plutôt à l’aise, notre jeune blanc bec
Compte sur sa force et espère, en bon bec,
Quelque lassitude chez cette autre pugnace.

Il était le plus jeune et agile et fort,
Il  ménagea donc au plus juste ses efforts :
Sa proie ne pouvait lui échapper à vrai dire, 
La Nature n’ose, on le sait, pas contredire
De telles vérités. Pas besoin de renfort.

L’oiselle emporte hélas le morceau. Vexatoire
Victoire et amère défaite, c’est notoire
Ici, pour le corbeau décrédibilisé :
Gagne qui reste, ami, le plus mobilisé
Pas nécessairement le plus fort dans l’Histoire…

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