Petite fable affable
Un dromadaire un peu chameau
En son désert roule sa bosse,
Au point que par tout hameau
Et tout chemin où il carrosse
Ce noble vaisseau d’oasis
Arbitre, hélas, les élégances.
Quoi qu’il ait un psoriasis,
Chargé d’ans, il est arrogance :
Coiffé d’un melon tout râpé,
Il porte un faux col fort crapé,
Aux pattes des fixe-chausettes,
Arbore au gilet un oignon
Et, à son œil vide, un lorgnon,
Faut le prendre avec des pincettes !
Face aux vents vils, veules et vains
Il bosse pour des piécettes
Mais cause frusques, frasques, vins
Fins, or, épices et cassette.
Cervelle flasque et brusques mots,
Il se veut bon bourgeois de village,
Ne parlant jamais que des maux
Siens, condamnant déballage
Et logorrhée des importuns -
Les autres ! - ces inopportuns.
Le récit de ses soucis lasse ?
Il lui suffit, et doit combler
Le vide de nos vies ensablées
Par des mœurs, pour le moins, crasses…
Peut lui chaut ce que vous portez
Vous n’obtiendrez que critiques,
Sans nulle grossièreté,
Tout en seyants propos ou drôles
Jeux de mots,… Car ce dromadaire,
Vous n’êtes pas sans le savoir,
Déblatère assez, lapidaire,
Quand d’autres blatèrent sans voir
Dans votre regard quelque paille
Ni, là, s’en repaître en ripaille.
Oublie-t-il l’adage recuit ?
Ce qu’on dit d’un autre renseigne,
Quels que soient le ton ou l’enseigne,
Hélas, plus sur soi que sur lui !
En son désert roule sa bosse,
Au point que par tout hameau
Et tout chemin où il carrosse
Ce noble vaisseau d’oasis
Arbitre, hélas, les élégances.
Quoi qu’il ait un psoriasis,
Chargé d’ans, il est arrogance :
Coiffé d’un melon tout râpé,
Il porte un faux col fort crapé,
Aux pattes des fixe-chausettes,
Arbore au gilet un oignon
Et, à son œil vide, un lorgnon,
Faut le prendre avec des pincettes !
Face aux vents vils, veules et vains
Il bosse pour des piécettes
Mais cause frusques, frasques, vins
Fins, or, épices et cassette.
Cervelle flasque et brusques mots,
Il se veut bon bourgeois de village,
Ne parlant jamais que des maux
Siens, condamnant déballage
Et logorrhée des importuns -
Les autres ! - ces inopportuns.
Le récit de ses soucis lasse ?
Il lui suffit, et doit combler
Le vide de nos vies ensablées
Par des mœurs, pour le moins, crasses…
Peut lui chaut ce que vous portez
Vous n’obtiendrez que critiques,
Sans nulle grossièreté,
Tout en seyants propos ou drôles
Jeux de mots,… Car ce dromadaire,
Vous n’êtes pas sans le savoir,
Déblatère assez, lapidaire,
Quand d’autres blatèrent sans voir
Dans votre regard quelque paille
Ni, là, s’en repaître en ripaille.
Oublie-t-il l’adage recuit ?
Ce qu’on dit d’un autre renseigne,
Quels que soient le ton ou l’enseigne,
Hélas, plus sur soi que sur lui !
Illustration : Élisa Satgé, été 2019
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