Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 1 avril 2017

LE RUSÉ RENARD ou LE PENDARD À LA LANGUE TROP BIEN PENDUE

Petite fable affable

Après avoir floué le corbeau
Et grugé le bouc, de fort belle
Façon, le Renard se croit plus beau,
Plus fort hélas, bien plus rebelle
Que tout autre hôte de ces grands bois
Où nul n’ouit fusil ni abois.

Si le cerf y est roi, sur ma foi,
Il l’a surpassé souventes fois :
Ainsi qu'le héron qui encor’ ronge
Son frein de ne s’être revanché
Ou le loup qu'il blousa de mensonges,…
Même l’Homme n’a pu faire pencher
La balance du sort du funeste
Croqueur de poulets, trompeur de coq
Et preneur de lapins ; rousse peste
Que d’aucuns voudraient punir had hoc !

Le renard en tous lieux parade :
Futé sous la futaie, en un mot,
Il se goberge et, sans fin, tirade
Sur sa perfidie, le moindre des maux
Qui font son talent, lui le fourbe
Tout en roublardise. Un fils de tourbe !

Ce roué, ce madré, ce finaud
Nocturne mâtin, le dit tout haut :
« Nul, jamais, ne m’a eu en ce monde
Et nul ne m’aura ! »… Et puis le héron
L’invita et fit à cet immonde
Vantard preuve, malgré ses jurons,
Qu’on pouvait le faire marron, Dame !,
L’Emmanché lui montrant, sans excès,
Que finit par tomber en bas de gamme
Qui se grise, par trop, de succès.

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