Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 25 avril 2017

LE SYMPOSIUM PAS SYMPATHIQUE

Petite fable affable

Virus et microbes un jour cociliabulent.
Ces points et virgules qui, las, jamais ne bullent
En un concile, dont l’infiniment petit
Ne sort pas grandi, là disputent des nocives
Facultés de chacun, et de ses appétits,
Inspectant l’effet de toutes ses offensives,…
Le pire, des bouillons de culture, s’rait roi :
On n’a pas chez ces nains-là l’esprit trop étroit i

Chacun rappelle ses exploits à la tribune, 
- Les vies brisées, mieux, les morts inopportunes -
En déclinant nom, titre et puis qualité,
Non sans médire de son prochain et semblable :
Il n’est de germe qui ne traite de baudet 
Tel ferment qui crie à l’avorton incapable,
Au foutriquet, quand se présente un vibrion,
Ridicule homoncule ou demie-portion
Pour quelque amibe traitée de gnome débile !
Certain bacille est gringalet niais
Ou pygmée attardé aux dires d’un spirille
Supposé fort sot et con comme les pieds
Qu’il n’a pas par d’autres nabots qui lui sont proches.  
« Myrmidon ! » crie une bactérie qui s’accroche 
Au micro à l’endroit d’un quelconque minus
De son acabit. Et tout micro-organisme
Présent en prend pour son grade : « Olibrius !
- Panouille ! - Jocrisse ! - Pécore ! - Inepte en -isme !
Loufoque ! - Gourdé ! - Fat ! - Cruchon, va ! - Cerveau lent !,…  »
Le débat devient vite - et trop - virulent !

Tous ces petits poisons qui, hélas, deviennent
Grands si, à Dieu, il prend envie… lilliputienne,

Ne sont pas beaucoup plus tendres entre eux, parfois,

Qu’avec nous qui, souvent, oublions que l’on moque

Des gens dont on est la risée. Ils sont sans roi

Encore et pensent à ces mots sans équivoque :

« Nul n’est plus bête que mon voisin, par les Cieux,
Sauf moi qui suis un gros imbécile à ses yeux ! »

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