Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 19 octobre 2018

MAIGRE MATINÉE

Mon oreiller n'en fait qu'à sa tête, 
Mon drap s’est enfui au plus loin,
Ma couette fait des creux, des crêtes
Et l’édredon, lassé, s’en est disjoint,
Laissé à l’abandon, en désordre,
Dans un lit, où à n’en pas démordre,
Mon réveil n’est que brutalité
Comme ma nuit fut agitée.

Yeux collés, cheveux en bataille,
Reprenant, au jour, vie et vigueur 
Ma bouche grimace. Elle n’est qu’entaille.
Je me sens las et l’esprit fugueur.
Le geste gourd, prompt à paresse
Suis perclus, tout en maladresse,
Et me semble lent à concevoir,
Tardif à exécuter, piètre à voir,…

J’émerge, comme absent à moi-même,
En automate habitant mon corps
Rompu, brisé,… et ma face blême
Pas plus reposée, chiffon encor’.
Et si l’ombre enfin pose ses ailes
Mes rêves ne font, las aucun zèle
Pour me fabriquer des souvenirs,
Me donner élan pour revenir.

Et ainsi, dans un silence immense,
Pour moi, un tout nouveau jour commence.
Un jour qui sera sans joie ni jeux, 
Un jour sans feu ni foi, nuageux
Sous votre soleil, où je serai
Dans votre multitude, égaré,
Seul car toujours séparé de toi,
Alors qu’on festoie et se tutoie…

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