Dès l’aurore, je mets le jour en joue
Pour lui tirer les vers du nez, en chantre
Du monde, ne pouvant point, sous son joug,
Le mettre en joie, ma foi, dedans mon antre,
L’aube féconde et fugace n’est lors
Que le préambule d’un crépuscule,
Que le prélude d’un temps déjà mort
Celui qui m’est offert, minuscule.
Donc dans la solitude de mes jours,
Noyé dans la multitude, seul, j'erre,
Larmes ravalées sur mon mortel séjour,
L’ouïe éblouie, l’oeil en deuil mais hère.
Je marche encore, le torse bombé
Mais l’âme en lambeaux, jà, brisé de vivre ;
J’avance toujours jusqu’à, las, tomber
Sans avoir vécu comme un bateau ivre.
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