Petite fable affable
Un fort bon blaireau du genre beau barbon,
Avec un peu de cœur sous beaucoup d’écorce
Sentant sa sève, hélas, partir pour de bon,
Quoique peu à peu, sans que nul ne l’y force
Maria l’inconséquente jouvencelle
Qui l’avoisinait au plus près… Ce fripon
Animal tout aussi madré que capon
N’aimait guère se fatiguer !… La péronelle
Se révéla, la bague au doigt jà passée,
Façonnière et inconséquente assez.
Le plantigrade apprivoisa cette épouse
Qu’il ne put domestiquer : la mijaurée
Jouant les renchéries, le traînait en bouse
En société car elle l’abhorrait
Autant que lui l’adorait : Objet d’éloges
De prime, leur amour devint gausseries.
On rappelait que le père du mari, un doge
De la forestière contrée, marri
D’avoir été par trop aimé de sa femme,
Mourut des coups de cette jalouse-là ;
Lui avait le malheur au cœur et la mort dans l’âme
De ne l’être pas assez de sa Bella
Tout en colères, trépignements, hurlades,…
Pour son époux. Fort lassantes mômeries.
Toujours prête à offenser de par le monde
L’honnêteté, la blairelle, l’air hautain,
Avait surtout affirmé haut, et à la ronde,
Ne pas vouloir, de sa vie, de blaireautin
D’un vieillard aussi contrefait : « Ma jeune
Et volage femme, que vous vouliez
Déposer le fiel qui, dès que je déjeune,
Vous gonfle les joues, soit… Vous ne rouliez
Pas trop carrosse, ma douce, avant que d’être
Mienne alors n’en faîtes pas trop paraître :
L’argent qui, aujourd’hui, vous vêt, ma mie,
Demain pourrait être frappé d’anémie ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire