Édito' pour RuedesFables (mars 2019)
Pour être à la page ou faire une bonne feuille, il faut avoir un nouveau-né et un bon nez. Les mots des fables naissent des épousailles de l’encre et du papier car écrire c’est enfanter un monde et forceps de constater que si cet accouchement ne se fait pas sans douleur(s), la smala de phrases qui en découle nous offre les tribulations d’une tribu de vieux feuillets, souvent insolents comme jeunes pages, parfois des plus intéressants. Tremblant comme une feuille, je vis au sein de pareille famille de lignes et de signes qui s’apparente parfois moins aux Atrides qu’aux Adams et fait bon ménage avec celles issues d’autres foyers qui ne se ménagent pas plus pour hâter la délivrance des accordailles entre sens et sons, idées et histoire,… afin d’en régaler l'aimable lecteur de nos bluettes même le moins engageant ou le plus exigeant. C’est donc un fabuleux mariage en blanc - et noir ! -, un sacrement qui n’a pas besoin d’être consacré ailleurs qu’en l’intimité du facteur d’apologues, moins fabulateur qu’observateur, lui permettant de faire une belle page, web ou pas, et surtout de pondre de la nouveauté avec des termes anciens, un peu durs de la feuille comme notre monde, et des idées guère plus nouvelles mais qui ne sont pourtant en rien tombantes feuilles mortes… Que ce soient des feuilles de paix, d’impressions, d’un pot, de Mal à dits,…
Engendrés non pas créés par les ineffables Muses en accord qui ensemencent le vent de leurs caprices, ainsi naissent nos petits amours de saynètes, historiettes et autres contes, authentiques enfants de poèmes, qui vont à leur tour marier l’écrit et l’oral, la plume du chantre et la voix du conteur. De ces couches-ci - et ils en tiennent de sacrées, ces oiseaux-là ! - naissent des images de « nous », filles et fils d’une Humanité pas toujours à la noce mais souvent prête à tuer père et mère, gendre brute et tendre bru. Comme le dit la page d’accueil, prétendant moins édifier qu’instruire, elles et ils ne sont jamais à court, dans ce qu’ils ont mis bas de mettre à bas, mais aussi de maux comme seule en compte notre Histoire, union de gnons alignés en rangs d’oignons, mélange de hauts faits à peine racontables et viles bassesses indicibles. Et si on tire à la ligne on le fait rarement au flanc (pour moi ce sera “chocolat”, et pour vous ?) !
Point d’infidélité dans ce couple aux oreilles en feuilles de chou mais sans pudique feuille de vigne. L’engagement du fabuliste est d’autant plus sacré qu’il est secret et l’alliance d’autant plus durable que chacun s’y réalise pleinement en cet hymen sans amen. Il n’est d’amadouage mieux assorti que cette feuille volante ni d’établissement plus solide que le produit de leurs nuits d’insomnies même si, au banquet des jours qui se suivent, la soupe à la grimace remplace parfois le brouet spartiate du quotidien car les mots, dont certains sont de vrais rabat-joies, sont parfois rétifs à naître de la combinaison sans bénédiction d’une dulcinée bavarde, l’encre noire, et d’un bien-aimé réservé, le papier blanc. Mais ensemble, à force de liaisons dangereuses et d’une communion sans faille à défaut d’être solennelle, sans rime ni raison, ils composent à chaque (pro)création un être de chair et de sang qui vivra, par votre regard, sa vie propre même cette production n’est pas destinée à la publication : seul le commerce avec autrui importe, compagnonnage de cœur et d’âme qui a le charme de la confidence et la simplicité de la familiarité. Et cela même si vous tournez la page… à condition que vous ne refermiez pas le livre (d’environ 500 g !). C’est ainsi que j’ai fait ce papier affable pas piqué des vers… sans pépier !
Fabuleusement vôtre…
Engendrés non pas créés par les ineffables Muses en accord qui ensemencent le vent de leurs caprices, ainsi naissent nos petits amours de saynètes, historiettes et autres contes, authentiques enfants de poèmes, qui vont à leur tour marier l’écrit et l’oral, la plume du chantre et la voix du conteur. De ces couches-ci - et ils en tiennent de sacrées, ces oiseaux-là ! - naissent des images de « nous », filles et fils d’une Humanité pas toujours à la noce mais souvent prête à tuer père et mère, gendre brute et tendre bru. Comme le dit la page d’accueil, prétendant moins édifier qu’instruire, elles et ils ne sont jamais à court, dans ce qu’ils ont mis bas de mettre à bas, mais aussi de maux comme seule en compte notre Histoire, union de gnons alignés en rangs d’oignons, mélange de hauts faits à peine racontables et viles bassesses indicibles. Et si on tire à la ligne on le fait rarement au flanc (pour moi ce sera “chocolat”, et pour vous ?) !
Point d’infidélité dans ce couple aux oreilles en feuilles de chou mais sans pudique feuille de vigne. L’engagement du fabuliste est d’autant plus sacré qu’il est secret et l’alliance d’autant plus durable que chacun s’y réalise pleinement en cet hymen sans amen. Il n’est d’amadouage mieux assorti que cette feuille volante ni d’établissement plus solide que le produit de leurs nuits d’insomnies même si, au banquet des jours qui se suivent, la soupe à la grimace remplace parfois le brouet spartiate du quotidien car les mots, dont certains sont de vrais rabat-joies, sont parfois rétifs à naître de la combinaison sans bénédiction d’une dulcinée bavarde, l’encre noire, et d’un bien-aimé réservé, le papier blanc. Mais ensemble, à force de liaisons dangereuses et d’une communion sans faille à défaut d’être solennelle, sans rime ni raison, ils composent à chaque (pro)création un être de chair et de sang qui vivra, par votre regard, sa vie propre même cette production n’est pas destinée à la publication : seul le commerce avec autrui importe, compagnonnage de cœur et d’âme qui a le charme de la confidence et la simplicité de la familiarité. Et cela même si vous tournez la page… à condition que vous ne refermiez pas le livre (d’environ 500 g !). C’est ainsi que j’ai fait ce papier affable pas piqué des vers… sans pépier !
Fabuleusement vôtre…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire