Où vont tous ces gamins le fusil à la main
Clamant bien haut la leçon des chiens apprise
« Qui tue sauvera sa vie et verra demain
Le Paradis ou l’or du pillage et des prises :
Le salut, céans, ne vient que par le sang
Que verseront là des milliers d’innocents ! » ?
Où vont tous ces mômes, faces maculées de boue
Remontant un petit seau de fer de la mine
Aux puits trop étroits ? Où vont ces petits bouts
Façonnant des briques mais suant la famine,
Cousant des ballons que frapperont des enfants
Qui ne voient jamais leurs tristes yeux de faons ?
Où vont les minots contraints de vendre leur corps
Et de flétrir, ici ou là, leur innocence,
Marchandise même pas cachée au décor
De vacances exotiques ou toute indécence
Est, las, monnayable et, en silence, acceptée
À défaut d’acceptable en prudes sociétés.
Où vont tous ces bambins qu’ont quittés leurs parents
Partis servir, loin, d’esclaves domestiques,
De marins,… et revus qu’une fois par an ?
Où vont les morpions de rues hâves, étiques ?
Où vont les moutards de ceux devenus des « migrants » ?
Ces nichées enrôlées par les Intolérants ?
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